Fashion Week: Roland Mouret, un éloge des femmes libres et sensuelles
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Le styliste français Roland Mouret a placé dimanche à Londres sa nouvelle collection sous le signe du mouvement #metoo avec un défilé-plaidoyer pour des femmes libres, indépendantes et volontaires, fières de leur féminité et de leur sensualité.
C'est dans le hall tout en béton de l'imposant National Theatre que le créateur, basé à Londres, a donné rendez-vous aux acheteurs, journalistes, blogueurs, fashionistas et autres VIP de la Fashion Week, consacrée aux collections automne-hiver 2018-19.
Les mannequins défilent entre les rangs des invités suivant un parcours labyrinthique, sur fond de musique rétro. Robes sculpturales en velours côtelé portées avec des hauts transparents, cravates souples nonchalamment nouées autour du cou: le créateur joue sur les contrastes pour exprimer l'idée d'une féminité assumée et libératrice.
En rouge et noir, en rose pâle ou en bleu nuit, les femmes de Roland Mouret dévoilent subtilement jarretières et décolletées. Sages en apparence, leurs tailleurs dissimulent des chemises légères à col froncé laissant entrapercevoir leur peau nue.
Le styliste explore et juxtapose les matières: le jacquard, baroque, noble et mystérieux, côtoie lurex étincelants, viscose et dentelle tricotée. "J'ai été sur des choses très fluides, mélangées à des tissus très lourds avec une référence aux années 70, qui sont quand même le grand moment de la libération des femmes", explique-t-il à l'AFP. Cette garde-robe, a-t-il ajouté, entend "donner l'impression que quand une femme marche dans la rue, elle peut toujours être en contrôle de sa féminité, mais qu'elle n'accepte pas les abus". Ces abus "existent partout (...) Je l'ai vu dans la mode. On l'a tous vu", a-t-il souligné.
Dimanche également, la maison espagnole Delpozo, transfuge de la Fashion Week de New York, a proposé un défilé évanescent, lent et romanesque dans la cadre feutré de la Maison royale des architectes. Un choix aux airs de clin d'oeil, le designer de la marque Josep Font étant lui-même architecte de formation.
Pour sa nouvelle collection, le Catalan a puisé dans le répertoire d'inspiration cubiste de la peintre française Inès Longevial. Fluides, naturelles, sans excès ni circonvolutions, les coupes dessinent des silhouettes élégantes et aériennes.
Les shorts sont larges, les jupes sont longues, les manteaux descendent jusqu'à mi-cuisse. Les chemises sont constellées des pois, les bottines de paillettes et les robes de motifs floraux. La fleur d'ailleurs devient le subtil agrément de ceintures en cuir nouées dans le dos. Josep Font fait du rose sa couleur reine, mais joue aussi avec le camel, l'ivoire, le jaune canari et le bleu craie. (AFP)
Photos: Roland Mouret / Catwalkpictures