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Fashion Week: éboueurs et sacs poubelles, Maison The Faux s'amuse

Par AFP

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Des mannequins qui jettent un sac poubelle aux photographes, les designers qui nettoient le podium en tenue d'éboueur: les Néerlandais de Maison the Faux s'en sont encore pris samedi sans ménagement aux codes du défilé.

Pour leur septième collection en trois ans, Jori Suk et Tessa de Boer ont, de nouveau, offert un spectacle qui ne correspond à rien de connu lors de la Fashion Week de New York, à part les iconoclastes de Hood by Air, qui ne sont pas de la fête cette année.

Samedi, il a beaucoup été question d'ordures: des bennes recouvertes de fleurs et roulées par les mannequins et des sacs poubelles déposés ou jetés avec fougue au pied des photographes. Pour pousser le jeu jusqu'au bout, les deux créateurs, habillés en éboueurs, sont venus balayer la scène après le défilé, sous les yeux des spectateurs dont beaucoup n'ont pas compris qui ils étaient réellement. Bien que nombre de créateurs s'interrogent actuellement sur l'avenir du défilé et lui préfèrent parfois d'autres formes, comme la présentation ou l'exposition, Maison the Faux n'a pas cherché, par cette mise en scène, à le délégitimer, assure Jori Suk.

"Nous adorons le défilé", explique-t-il à l'AFP. "Mais peut-être faut-il faire entendre une autre sonorité que celle de la perfection". Le titre de la collection, "Faux Cosmetic" se voulait une réflexion autour de la perfection apparente et de l'artifice. "Cette image est magnifique, mais en même temps tellement irréelle et inhumaine", ajoute Jori Suk. "La beauté est aussi cachée dans les imperfections", iniste-t-il.

Pour mieux illustrer son propos, les mannequins portaient tous un maquillage outrancier, qui inspirait plus un dérapage que de la vulgarité. Devant les photographes comme face à un miroir, une mannequin s'est remaquillée en appliquant du rouge à lèvre sur ses dents au lieu de ses lèvres, avec un sourire figé.

Les vêtements étaient souvent fait de pièces tenues entre elles par des fils assez lâches et d'un mélange de matières très différentes. Pour cette collection de sexe "neutre", ce qui signifie que tout peut être porté par tout le monde, tous les mannequins, hommes et femmes, ont remonté l'allée avec des hauts talons et beaucoup des cuissardes.

S'il s'amuse de la mode en général, Maison the Faux ne se veut pas accusateur, explique Jori Suk. Pour lui, "il est très important, à une époque comme celle-ci, d'envoyer un message positif, de faire sourire les gens". "Et nous ne présentons pas dans l'Amérique de Trump", dit-il, "mais dans un endroit où les gens peuvent être ce qu'ils ont envie d'êre". (AFP)

Maison The Faux
New York Fashion Week