Fashion Week Milan: on veut du rock, du cowboy, du dandy!
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Un rocker influencé par David Bowie, un dandy à "l'élégance intuitive", un cow-boy dynamisant les "western spaghetti" de Sergio Leone ou un skateur de luxe: telles sont les silhouettes masculines de l'hiver prochain, présentées samedi à Milan à la Fashion Week.
Ermenegildo Zegna
La tendance est au "classique", revendique le designer Stefano Pilati, avec des couleurs sombres, utilisant toutes les teintes du noir et du gris, du moiré au mordoré. Une collection qui se veut "sophistiquée", "dominée par l'audace". Les costumes se portent trois pièces, avec de fines cravates, des écharpes en soie, et les pantalons à pinces découvrent de délicates chevilles. En fil conducteur du défilé, de mystérieux chiffres, sur des pin's, au revers des vestons, en brassards aux manches, sur les chapeaux. Avec comme toujours un grand souci du détail, du tissu travaillé à la main en Italie, avec force jacquard et patchwork.
Costume National
Pour Ennio Capasa, dont David Bowie était un "proche" et à qui nombre de musiciens font confiance pour leurs costumes de scène, "the world is under pressure, the fashion world is under pressure", (le monde et la mode sont sous pression), écrit-il, en allusion au célèbre titre enregistré avec le groupe Queen. Un stress auquel il répond par plus de "créativité", inspiré par le rock et la new wawe, par Bowie et Freddy Mercury, "mes prophètes intemporels". Avec aux pieds des santiags ou des bottines cloutées, les mannequins marchent d'une allure décidée en "totale liberté", vêtus de blousons en cuir, de bombers, de pantalons ultra-skinny, la chemise ouverte jusqu'au nombril.
Dolce e Gabbana
Dans une énième "déclaration d'amour à l'Italie et à sa culture", le duo formé par Domenico Dolce et Stefano Gabbana a choisi cette fois de s'inspirer des westerns spaghetti de Sergio Leone, au son de la mythique bande-son de "Pour une poignée de dollars" composée par Ennio Morricone, nominé aux Oscars pour sa BO des "Huit Salopards" de Quentin Tarantino. Le podium est jonché de graviers et planté de cactus. Sur des costumes toujours impeccablement coupés, sur les chemises blanches et les pantalons slims: des broderies de cactus, de Sancho Pança moustachu tenant un lasso, de revolvers, de diligences et de roses. Les pantalons sombres sont ornés de surpiqûres blanches, et, au pied, des sneakers mais aussi de gros chaussons fourrés. Pour les stylistes, qui réfutent toute idée de cliché, "ce qui compte, c'est toujours de raconter une histoire, de présenter des vêtements qui ont une âme, qui réchauffent le coeur".
Marni
Dessinée par la très discrète Consuelo Castiglioni, la collection hivernale de la maison milanaise fondée en 1994 se veut délibérément plus "intime", dans un souci d'"aisance du mouvement", tournée vers le confort, pour une "silhouette douce et élégante", teintée de romantisme. D'où des coupes amples, des manteaux larges, des pantalons taille haute et resserrés aux chevilles, des blouses en mode sur-chemises et de gros tennis ultra-confortables.
Versace
Toujours aussi sûr de lui, l'homme imaginé par Donatella Versace ose: des chandails en mohair rose girly, le total look blanc clouté et "pixelisé", le bleu layette, la combinaison argenté de l'espace, la doudoune en cuir métallisé et même le bonnet, très mâle lui, que l'on imagine plus figurer dans la garde-robe du docker du port de Marseille. Sur leur torse, les mannequins portent une caméra GoPro dans un souci de filmer sa vie, très égotiste mais tellement moderne.
Philipp Plein
Un spectacle total, mêlant le rap de Lil Wayne au classique de "la chevauchée des Walkyrie", du cyclo-cross au skate-board, dans un délire d'effets de lumière, mais une collection très sombre, très rock et clous, où les modèles-skateurs arborent logos de Superman et de Batman.
La semaine de la mode milanaise se poursuivra dimanche avec notamment les défilés de Bottega Veneta, Salvatore Ferragamo, Vivienne Westwood, Prada et Moncler.
Photos: Vogue