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Fashion week à Paris: des hommes en quête de plus de douceur

Par AFP

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Une masculinité en quête de douceur émanait des défilés vendredi, troisième journée de la Fashion week homme parisienne marquée par la première collection d'Haider Ackermann chez Berluti, où se côtoyaient hommes d'affaires, jeunes artistes et femmes androgynes.

Berluti version Ackermann

Deux jours après le show de sa marque éponyme, Haider Ackermann a présenté pour ses débuts chez Berluti un défilé mixte, avec un vestiaire adapté à l'homme d'affaires pressé, au voyageur, au flâneur, au rocker sensible. Le créateur français d'origine colombienne a apporté sa touche bohème et son goût pour les couleurs profondes et raffinées au classicisme du bottier de luxe. Avec une attention portée aux matières, cuir, peau, laine et beaucoup de velours.

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Les pantalons à pinces et à revers se portent bien au-dessus de la cheville, pour mettre en valeur les boots à bouts pointus pour la touche rock. Les accessoires, qui comme les souliers font l'ADN de Berluti, ne sont pas en reste, qu'il s'agisse de sacs de voyage ou de cartables. Fondée à Paris en 1895 par l'Italien Alessandro Berluti, la maison appartient depuis 1993 au géant LVMH et a lancé sa ligne de prêt-à-porter masculin en 2011.

Margiela, esprit "beat"

L'esprit de Jack Kerouac et d'Allen Ginsberg a flotté chez Maison Margiela où les mannequins conversaient au milieu d'une pièce, comme assis dans un café. Une manière d'abolir les frontières et de représenter ce mouvement, symbole d'une protestation avant tout artistique. Le vestiaire est composé de manteaux longs et fluides semblables à des pardessus, portés avec des pantalons courts. La silhouette est sobre et empreinte de douceur avec du tweed revisité, de la peau de mouton retourné repeinte en couleur claire, du tissu prince de Galles... L'aspect parfois militaire est adouci avec des vestes sans épaules ou déconstruites.

Ann Demeulemeester romantique

De la poésie, des émotions et du romantisme à foison marquent la nouvelle collection de Sébastien Meunier, le directeur artistique de la maison belge, qui a imaginé un "dandy amoureux" et a choisi un défilé mêlant hommes et femmes pour parler d'amour.

Sur le podium, chemises à jabots, chapeaux à plumes et dentelles se succèdent, au son de Roxy Music. Certains mannequins portent des tours du cou avec l'inscription "l'avenir", un terme "plus poétique, plus intime" que le futur, a souligné le créateur pour qui faire défiler hommes et femmes a été une évidence. "Nous sommes tous pareils, il est même parfois difficile de faire la différence, nous sommes tous amoureux", a-t-il dit.

Juun.J oversize

Pour le 10e anniversaire de sa marque, le styliste coréen Jung Wookjun a lui aussi opté pour un défilé mixte très contemporain où il a réinterprété ses précédentes collections en privilégiant les volumes. Trench surdimensionné, pull en laine aux manches cachant les mains, doudounes oversize, parkas avec multiplication de lanières composent ce vestiaire très androgyne. L'ensemble est souvent militaire ou s'inspire des vêtements utilitaires avec une palette des plus sobres, oscillant entre le kaki, le noir et le blanc.

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Le streetwear façon Heron Preston

Le jeune créateur américain Heron Preston est venu présenter sa première collection complète à Paris après avoir été remarqué à New York avec une ligne de T-shirts faits d'uniformes recyclés des éboueurs.

S'appuyant une nouvelle fois sur des vêtements utilitaires, il a dessiné une collection mixte, taillée pour l'univers du hip hop sans être bling bling. Blousons, sweaters et T-shirts griffés de son nom ou avec son emblème, un héron brodé, côtoient des accessoires comme une casquette à l'effigie de Martin Luther King. "Le streetwear est en train de devenir du luxe et la mode veut être streetwear", a estimé le créateur, au lendemain de l'annonce de la collaboration entre Louis Vuitton et la marque Supreme.(AFP)

Photos: Catwalkpictures

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