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Face à la crise, un sous-traitant d'Airbus mise sur les bagages de luxe

Par AFP

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Jeshoots, Unsplash

Labège (France) - Touché par la crise du secteur, un sous-traitant toulousain d’Airbus se diversifie en produisant des bagages de luxe avec “la technologie de l’aéronautique” et le “look vintage” de l’Aéropostale dans l’espoir d’attirer une clientèle de propriétaires d’avions privés.

“Avant la crise, notre production était exclusivement dédiée à la fourniture de pièces et de sous-ensembles composites permettant par exemple d’aménager les cabines des avions”, explique Stéphane Trento, PDG de ST Composites.

Désormais, cette activité coexistera avec la maroquinerie de luxe, permettant de garder les 30 salariés de l’entreprise, précise-t-il dans son bureau de la banlieue de Toulouse, non loin de là où était basée il y a près d’un siècle l’Aéropostale dont Antoine de Saint-Exupéry fut un des pilotes.

Très haut de gamme

Dans ce bureau sont exposés aussi bien un meuble pour avion que les premières productions de la nouvelle société ST Luxury : un coffret à montres dont le prix se situe aux alentours de 5 000 euros ou une valise à quelque 9 000 euros.

M. Trento souligne le “look résolument vintage rappelant les carlingues d’antan” de ces bagages qui doivent être commercialisés avant la fin de l’année. “Dans la structure même des bagages nous allons avoir des pièces en composite, issues des mêmes outils, des mêmes moyens de production” que celles destinées à l’aéronautique, poursuit-il.

Au lieu d’Airbus ou Dassault, ses nouveaux clients pourraient être des “passionnés de l’aéronautique” ou de “l’histoire de l’Aéropostale” dont “des gens qui ont acheté des jets privés”. Ces clients auront la possibilité de “personnaliser” leur achat : “Ils pourront, par exemple, demander qu’une pièce comme celle-ci soit en or 24 carats”, dit M. Trento, montrant une petite pièce métallique.

Confronté depuis mars 2020 à une baisse de 50 à 60 pour cent de son chiffre d’affaires, qui était de quelque 3,2 millions d’euros avant la crise, ST Composites a décidé de concrétiser ce projet de diversification dont la conception a commencé il y a quelques années.

Deux millions d’euros ayant notamment servi à acheter deux robots et une imprimante en 3D ont donc été investis dans ce projet, auquel l’État a accordé une aide de quelque 800 000 euros dans le cadre du plan de relance. Une campagne de financement participatif visant à recueillir 400 000 euros pour ST Luxury a également été lancée.

Fibre de bambou

Cette diversification comprend aussi des travaux de recherche visant à remplacer des produits chimiques utilisés dans l’aéronautique par des produits d’origine naturelle.

Ainsi, la fibre de bambou va remplacer la fibre de carbone utilisée dans l’aéronautique. Et, à la place des résines d’aujourd’hui, ST utilisera des résines “bio-sourcées” ne faisant pas appel aux habituels composants chimiques. Stéphane Trento et son responsable des programmes, Thomas Couach, espèrent que ces recherches permettront à terme d’utiliser aussi dans l’aéronautique ces “composites écoresponsables”.

En outre, d’autres matériaux, en particulier plastiques, devront être remplacés pour tenter d’atteindre à terme le “zéro déchet”. Dans un des ateliers, un opérateur montre une sorte de doublure en silicone susceptible de remplacer plusieurs films en plastique servant à envelopper une pièce. “Ce changement va aussi simplifier mon travail”, note-t-il.

D’autre part, ce “luxe nouveau”, comme l’appelle M. Trento, “s’interdit l’utilisation, même si des clients nous le demandaient, de cuirs exotiques”. “Il n’est pas question pour nous de d’élever et tuer des crocodiles uniquement pour faire un sac. Ce sont des cuirs, de veaux ou autre, éventuellement imprimés avec un ‘motif crocodile’, mais pas des cuirs exotiques”, précise-t-il.

M. Trento souligne enfin sa volonté de limiter les transports inutilement polluants: “Ces objets ne vont pas faire le tour du monde avant d’être montés” car la dizaine de sous-traitants avec lesquels il travaille se trouvent en Occitanie, voire en Haute-Garonne. (AFP)

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