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Errea, un peu d'Italie sur le maillot de l'Islande

Par AFP

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Deux petits parmi les géants: le Mondial en Russie (14 juin - 15 juillet) sera le premier pour l'équipe d'Islande, mais aussi pour son équipementier Errea, une entreprise familiale italienne propulsée dans un monde habituellement réservé à Nike, Adidas ou Puma.

Bleu, piqueté de rouge sur les manches et blanc sur le col. Le maillot de l'Islande est partout dans les locaux d'Errea à San Polo di Torrile, dans la banlieue de Parme. Errea, ce sont phonétiquement des initiales, R et A, pour Rosanna et Angelo Gandolfi, les fondateurs, ou pour Roberto et Annalisa, leurs enfants aujourd'hui impliqués dans la direction de l'entreprise.

Avec 140 employés à San Polo, plus de 1000 en tout, et un chiffre d'affaires d'environ 57 millions d'euros en 2017, Errea n'est pas une petite entreprise et ses maillots sont portés par l'équipe de France de volley-ball, par les footballeurs des Queens Park Rangers en Angleterre, par ceux de Pescara et Parme en Serie B italienne, ou par Agen et Perpignan en rugby français.

Mais dans le monde du football de sélection, le groupe italien pèse bien peu face aux mastodontes du secteur. Adidas et Nike se partagent ainsi 22 des 32 équipes présentes au Mondial et Puma en représente quatre. Restent six équipes pour les "petits" New Balance (Costa Rica, Panama), Umbro (Pérou), Ulhlsport (Tunisie), Hummel (Danemark) et Errea.

"Philosophie différente"

"Ce sont des géants qui ont une approche différente, une philosophie différente, des dimensions différentes. Nous, on essaie d'être très présents sur le service, d'être proches de nos clients qui sont surtout des partenaires. C'est le cas avec l'Islande", a expliqué à l'AFP Roberto Gandolfi, vice-président du groupe Errea.

"Pour la conception du maillot aussi, c'est différent, ajoute Fabrizio Taddei, responsable de l'export et des clubs professionnels. Il a été développé en pleine collaboration avec les responsables de la Fédération, en équipe. Nike et Adidas créent des modèles, puis les appliquent à toutes leurs équipes. Nous, on fait un travail personnalisé."

Le partenariat entre Errea et l'Islande, qui court jusqu'en 2020, a débuté en 2002. Imaginer ce pays de 330.000 habitants, 20.000 licenciés et une centaine de joueurs professionnels disputer un Mondial relevait alors du mirage.

"C'est un petit pays, c'est vrai. Mais quand j'y suis allé pour la première fois, pour un amical contre l'Italie en 2004, le premier match de Lippi comme sélectionneur, l'Italie a perdu 2-0. Ca a été une belle fête. En tous cas, moi j'ai fait la fête", raconte encore Roberto Gandolfi.

"Effet Islande"

"On voyait déjà qu'ils avaient un projet sérieux et professionnel pour le sport. C'est comme ça qu'on obtient des résultats. Et de très grands résultats, puisque c'est le plus petit pays à aller à un Mondial et qu'ils ont fait un superbe Euro en France, en donnant une excellente image, comme leurs tifosi", poursuit-il.

Cet Euro-2016 et le très inattendu quart de finale de l'Islande avaient entraîné un boom des commandes chez Errea. "Surtout après leur victoire contre l'Angleterre: on a eu énormément de demandes venues d'Ecosse", sourit Fabrizio Taddei.

"Bien sûr, il y a eu un effet Islande. Un effet important, confirme Roberto Gandolfi. On a eu un résultat significatif et on pense que ça sera pareil, ou supérieur, avec le Mondial. On sait que la présence d'une nation aussi petite, c'est historique".

Les résultats obtenus par l'Islande ont aussi changé, un peu, la nature économique d'un contrat qui ne prévoyait pas, à l'origine, de versement financier par Errea, seulement des équipements."On a donné un poids supplémentaire à ce contrat", confirme Roberto Gandolfi, sans plus de détails. Quoi qu'il en soit, rien de comparable avec les 50 millions d'euros par an que verse Nike pour équiper la France ou les presque 70 millions déboursés par Adidas pour le maillot des champions du monde allemands. (AFP)

Picture: courtesy of Errea

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