Elégance espiègle et liberté de mouvement pour l'homme Moschino
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Milan - Le nouveau directeur artistique de Moschino, Adrian Appiolaza, a dévoilé vendredi à Milan une collection masculine mêlant subversion, élégance et liberté de mouvement, sa première pour la marque irrévérencieuse et d'inspiration pop.
Dans un vaste hangar de la périphérie est de Milan, des mannequins en mode voyageurs marchent au pas de course au milieu de piles de valises colorées, plongeant les invités dans un univers d'explorateurs qui s'échappent de la ville.
Moschino ouvrait ainsi le bal de la Fashion week homme, consacrée aux collections printemps-été 2025, qui propose jusqu'à mardi au total 84 rendez-vous, dont 24 défilés et 52 présentations.
Les coupes sont fluides, les lignes souples et les tissus légers: l'homme Moschino porte des salopettes amples assorties de cravates fines et chemises à motif bucolique, des jeans avec traînes amovibles ou des ensembles cardigans-bermudas style gentleman farmer.
Des taches de pizza en trompe-l'oeil sur des chemises sobres, des smileys surdimensionnés ornant des pulls jaunes, des maquettes d'avion vissées sur des bonnets, des attachés-cases en forme de coeur: le créateur argentin a multiplié les clins d'oeil humoristiques.
Adrian Appiolaza a puisé dans les riches archives de Moschino, remettant au goût du jour des pièces iconiques pour perpétuer l'héritage du fondateur Franco Moschino et célébrer le retour aux sources.
"Casser les codes"
Le mantra de sa collection, fidèle à l'ADN de la marque, "c'est la liberté d'expression dans la manière de s'habiller, le confort", confie le styliste après le défilé. "Il faut casser les codes", voire "les détruire".
L'autre leitmotiv, c'est "explorer le monde, explorer l'esprit". A travers cette première collection masculine, "je suis en train d'explorer où je vais emmener Moschino", explique-t-il.
Les frontières entre les vestiaires hommes et femmes se brouillent: "un foulard de femme peut être noué comme une jupe, une chemise d'homme peut devenir une robe de mariée", selon Adrian Appiolaza.
Le styliste au look fantasque avait été nommé directeur créatif de Moschino en janvier, après la mort soudaine de son prédécesseur Davide Renne dix jours seulement après sa prise de fonctions.
Davide Renne avait été appelé aux commandes après le départ de Jeremy Scott, connu pour ses collections décalées et son extravagance, qui a marqué de son empreinte Moschino pendant une décennie.
Ancien collaborateur de Jonathan Anderson pour la marque de luxe espagnole Loewe, Adrian Appiolaza avait présenté en février à Milan sa première collection féminine pour Moschino, toute en élégance, mais ponctuée de touches excentriques.
"J'ai toujours admiré l'ironie abrasive de Franco Moschino", avait-il déclaré en janvier. "Ses créations n'étaient pas de simples vêtements, mais un commentaire sur le statu quo de la société de son temps, construit sur du tissu".
Premiers pas à Milan
Gucci, Prada, Armani, Fendi, Dolce & Gabbana ... les grandes griffes ont répondu à l'appel pour la semaine masculine. Mais il y a eu aussi des défections, comme celle de Valentino, qui a annulé ses défilés homme et haute couture prévus en juin, après le départ en mars de son directeur créatif Pierpaolo Piccioli.
Après 25 ans passés au sein de la célèbre maison de couture romaine, M. Piccioli a été remplacé par le flamboyant styliste italien Alessandro Michele, qui avait quitté Gucci en 2022.
La Fashion Week milanaise accueillera pour la première fois la créatrice anglo-jamaïcaine Martine Rose et sa marque éponyme ainsi que Dunhill, griffe britannique du géant suisse du luxe Richemont, dont le nouveau créateur Simon Holloway avait fait un triomphe lors de ses débuts en février à Londres.
Parmi les nouveaux venus figurent aussi le label géorgien David Koma, autre habitué des podiums londoniens, qui a choisi Milan pour lancer sa ligne masculine lors d'une présentation samedi.
Autre novice, la marque chinoise Valleyouth, fondée en 2012 par Li Wenjie et Geng Hualiang, qui compte conquérir le public milanais, mais en se contentant d'un défilé numérique mardi, dernier jour de la Fashion Week.(AFP)