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Egonlab : entre mode physique et virtuelle

Par AFP

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Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Paris - À moins de trente ans, les créateurs français Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, fondateurs d’Egonlab, ont intégré mardi la Fashion Week à Paris avec un défilé classique, tout en vendant des sabots Crocs dans le métavers et en faisant des grands-parents de l’un d’eux les ambassadeurs de la marque.

Une approche inclusive et pluridisciplinaire qui s’impose à l’heure de la pandémie. « On a créé des passerelles avec le passé et on va créer des passerelles avec le futur, vers une communauté (de très jeunes) qu’on ne connaissait pas forcément », assure Kévin Nompeix à l’AFP.

La griffe Egonlab, lancée il y a deux ans, a fait parler d’elle avec des présentations virtuelles puissantes. « On a utilisé les réseaux sociaux pour se démarquer des autres ».

Crédit : Egonlab (image via agence Lucien Pagès)

« Envie de défiler »

Mardi, ambiance gothique dans le temple protestant de l’Oratoire du Louvre avec des bougies et de longues tenues noires qui ouvrent le défilé au premier jour de la semaine du prêt-à-porter à Paris. Des images en 3D de Crocs sertis de cristaux sont projetés sur les tribunes bordées de balustrades. Des costumes trois pièces, veste-pantalon-jupe, sont portés par des mannequins femmes et hommes, de même que les doudounes oversize assorties aux pantalons matelassés. « C’est nécessaire pour la crédibilité d’une collection, elle ne peut être (uniquement) masculine ou féminine », assure Kévin Nompeix. « Le genre, la sexualité, l’acceptation de tout le monde, c’est un projet qui nous tient à cœur ». « C’est une consécration. Toutes les marques aujourd’hui ont envie de défiler, avoir été acceptés dans le calendrier officiel c’est hyper important pour nous », complète Florentin Glémarec.

Comme eux, 17 maisons sur 76 inscrites au calendrier ont choisi ce retour aux défilés. « Les gens ont envie de revenir au physique, la mode est un art qui se vit, pas seulement un art qui se regarde, il faut ressentir le mouvement du vêtement, la densité du tissu », souligne Kévin Nompeix.
« L’écran a été une bonne alternative, mais les gens ont besoin de vivre ce moment (physique) pendant la pandémie pour ne pas rester tout le temps dans ce cocon virtuel », ajoute-t-il.

Crédit : Egonlab (image via agence Lucien Pagès)

« Papi punk »

Quelques jours avant le défilé, le duo avait ouvert à l’AFP son petit studio-atelier. Ancien mannequin, Florentin Glémarec y avait enfilé un manteau noir aux épaules prononcées, silhouette phare « structurée et dynamique » d’Egonlab, puis un manteau en fausse fourrure faite de « poils de mohair enduits de résine » par-dessus une chemise blanche et bleue à motifs ésotériques.

Ses grands-parents bretons octogénaires, lui « ancien marin qui vendait ensuite du carrelage », elle « qui distribuait les journaux » portent également du Egonlab. Stars de la marque sur Instagram, ils créent le buzz lorsqu’ils sont pris en photo. « Ils nous ont soutenus dès le début, ils venaient dans les ateliers essayer les vêtements. C’est parti d’une blague de papi “moi aussi je peux être un mannequin”. On a retrouvé des photos d’eux, jeunes, punk, très Egonlab dès le début. On n’imagine pas l’ADN de la marque sans eux », raconte Florentin.

Crédit : Egonlab (image via agence Lucien Pagès)

Clin d’œil aux soignants

La collaboration avec Crocs, les fameux sabots en plastique qui fêtent leurs 20 ans, est « un clin d’œil pour rendre hommage aux soignants » qui étaient les premiers à les avoir adoptés avant que la ministre Roselyne Bachelot ne s’affiche en 2008 avec une paire rose dans la cour de l’Élysée et que Balenciaga n’en fasse en 2018 une chaussure fétiche. « On les a sublimés avec des cristaux Swarovski pour montrer [que les soignants]  sont un trésor de notre nation », explique Kévin Nompeix.

Crédit : Egonlab (image via agence Lucien Pagès)

Pour parler aux jeunes, « de plus en plus connectés », Egonlab inaugure « un refuge numérique » pour ouvrir leur univers aux geeks dans le métavers, ce monde virtuel parallèle investi massivement par les maisons de mode. Cinq modèles de Crocs y seront vendus aux enchères. Une partie des bénéfices de la vente sera reversée à des associations facilitant l’accès au numérique aux plus démunis. (AFP)

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