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Donatella Versace s’offre une prodigieuse villa sur le lac Majeur

Par Herve Dewintre

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La directrice artistique de la marque de luxe italienne Donatella Versace a acquis au milieu de l’été La Verbanella, une des villas les plus prestigieuses du lac Majeur, au nord de la péninsule, pour cinq millions d’euros. La villa appartenait jusqu’à présent à la famille Mondadori, propriétaire du groupe d'édition du même nom, qui l'avait achetée dans les années 1920.

La propriété de 1 400 mètres carrés est située directement sur le lac. Elle compte un grand jardin avec piscine et une cinquantaine de pièces, dont 20 chambres et 12 salles de bain précise le réseau d’agence immobilière Engel & Völkers qui a joué un rôle de consultant dans cette vente. La demeure a accueilli de nombreuses célébrités, parmi lesquelles figurent notamment Walt Disney, George Simenon ou encore Thomas Mann, qui ont par ailleurs apposé leur signature sur le mur au-dessus de la cheminée.

Versace présente ses excuses aux internautes chinois à propos de Macao et de Hong Kong

Donatella, 64 ans, pourra profiter de ce plaisant achat pour se reposer après un été mouvementé. La marque dont elle reste la directrice artistique (la famille Versace a cédé la maison de mode au groupe américain Michael Kors pour 1,83 milliard d’euros) s’est en effet mise Pekin à dos en plein cœur du mois d’aout. Toutes les marques de mode le savent : la Chine ne supporte pas que l’on remette son intégrité territoriale en doute. Cette intégrité térritoriale est « sacrée ». Surtout en période de contestations. Or, Versace a commis un impair en vendant des vêtements qui présentaient Hong Kong et Macao comme deux pays indépendants.

Il s’agissait essentiellement d’un t-shirt et d’un sweat à capuche qui arboraient un motif imprimé représentant Macao et Hong Kong (les deux régions administratives spéciales (RAS) de la République populaire de Chine) comme des entités autonomes. De quoi ulcérer Pékin au moment même où la République populaire de Chine, plus que jamais sensible à sa réputation, doit faire face à une vague de manifestations, précisément à Hong Kong.

Versace perd son ambassadrice chinoise

Les stylistes de Versace n’ont pas eu de chance. Non seulement, ils n’avaient pas révisé leur histoire et leur géographie, mais en plus, ils ont dû faire face à une publicité inattendue au moment même où Pékin était le plus susceptible de s’offusquer et de profiter d’un coup d’éclat pour réaffirmer son autorité. Les photos des vêtements problématiques ont en effet commencé à circuler sur le gigantesque site chinois de micro-blogs Sina Weibo il y a quelques jours. L’affaire s’est rapidement emballée : un hashtag dénonce le manque de circonspection de Versace : il reçoit 510 millions de vues en quelques jours sur la plateforme. La célèbre actrice et chanteuse chinoise Yang Mi, qui fut la première ambassadrice chinoise de Versace, réagit à son tour sur son micro-blog (qui compte 104 millions d’abonnés) en indiquant avoir résilié son contrat avec la maison italienne.

Et ce n’est pas fini. La société de l’actrice publie quelques heures plus tard le communiqué suivant : « Notre société et Madame Yang ont découvert en ligne que certains vêtements conçus par Versace auraient porté atteinte à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale de la Chine. Nous, en tant qu'entreprise de la République populaire de Chine, et Madame Yang, en tant que citoyenne de la République populaire de Chine, sommes profondément choqués. La souveraineté nationale et l'intégrité territoriale sont sacrées et ne peuvent être violées en aucune circonstance. Tous les citoyens chinois ont le devoir de défendre le principe d'Une Seule Chine et de préserver catégoriquement l’unité nationale. »

On comprend parfaitement l’ardeur avec laquelle Yang Mi se met au diapason de Pékin qui sait se montrer persuasif : la disparition totale et inexpliquée, durant plusieurs mois, de l’actrice chinoise Fan BingBing, pour une omission de déclarations de revenus au fisc, prouve si besoin que le Parti Communiste Chinois, est plus que jamais déterminer à affirmer son autorité aux yeux du monde, quel que soit la renommée de l’entreprise ou de la star qui se dressent contre ses prérogatives.

En connaissance de causes, il n’a donc pas fallu longtemps à Versace, qui a bien perçu sa maladresse, pour réagir. La maison de couture a d'abord présenté ses excuses tôt dimanche matin sur son compte officiel Sina Weibo, qui compte environ 850 000 abonnés. Elle regrette les erreurs de conception et a retiré et détruit tous les vêtements en cause dans ses magasins officiels depuis le 24 juillet. « C’était une négligence de notre part et nous sommes profondément désolés pour les conséquences générées. » Et d’ajouter : « Nous aimons la Chine et respectons résolument sa souveraineté territoriale et nationale. »

Ces excuses ont été fort remarquées : dimanche, elles étaient même l’un des sujets les plus recherchés du jour sur le moteur de recherche chinois Baidu, avec plus de 6,3 millions de recherches. Puis Donatella Versace à son tour, dans l’après-midi, a fait savoir dans un communiqué en ligne publié en anglais et en chinois sur les comptes Facebook, Instagram et Twitter de Versace qu'elle souhaitait « s'excuser personnellement pour une telle inexactitude et pour le désarroi qu'elle aurait pu causer ». « Je suis profondément désolée pour la regrettable erreur récente de notre société », a-t-elle dit. « Jamais je n'ai voulu manquer de respect à la souveraineté nationale de la Chine. » D’après le site french.china.org, le t-shirt et le sweat à capuche incriminés sont toujours disponibles sur les plateformes de commerce en ligne.

Crédit photos : courtoise de Engel&Völkers.

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