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Défilés de haute couture: Dior anti-bling-bling, Schiaparelli théâtral

Par AFP

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Une palette couleur chair, des broderies ton sur ton, des lignes épurées: "la haute couture n'a pas à être voyante", professe la directrice artistique de Dior, Maria Grazia Chiuri, qui veut faire passer le message à la génération Instagram.

Dans les jardins du Musée Rodin, la structure montée pour le défilé haute couture automne-hiver 2019, entièrement blanche, est faite de niches où sont disposées, sur des mannequins de couture, des toiles à patron, prototypes de vêtements réalisés dans un tissu immaculé.

Bienvenue dans l'univers de l'atelier, auquel la créatrice italienne a voulu rendre hommage dans cette collection tout en sobriété, au "luxe caché", dit-elle. "Les gens pensent parfois que la haute couture est quelque chose qui doit être voyant, parce que c'est cher. Et que seul ce qui se voit sur une photo a de la valeur. Ce n'est pas ça, la haute couture", déclare Maria Grazia Chiuri à l'AFP.

"Bien sûr, si vous voulez quelque chose de visible sur la photo, il faut des choses colorées, brillantes, couvertes de broderies. Mais vous perdez le volume, la coupe, les finitions", souligne la directrice artistique de Dior.

Les mannequins défilent avec des bérets à voilette, pour une touche classique et rétro. Une série d'ensembles bleu nuit ouvre le bal, composés d'une jupe, gilet ceinturé et boléro, d'un pantalon et manteau-cape, d'une robe en crêpe plissée.

Mais la palette est dans l'ensemble dominée par les couleurs chair, avec des robes drapées, plissées, légères, qui forment une deuxième peau. Plus structurés, des tailleurs pantalons en chevron lamé or évoquent la silhouette emblématique de Christian Dior, à la taille marquée. L'esprit tapisserie revient régulièrement aussi, avec des motifs "mille-fleurs".

Sur une robe du soir en dentelle de Chantilly noire, des motifs en velours "au sabre" ont été travaillés selon une technique rare, requérant une extrême minutie, à l'aide d'une lame. Ils forment un relief visible uniquement en s'approchant tout près de la robe.

"Le prêt-à-porter parle de l'instant présent, la haute couture parle d'intemporalité", juge Maria Grazia Chiuri. "Il nous faut probablement éduquer la nouvelle génération" à la haute couture, dont les créations sont réalisées à la main et sur-mesure, souligne-t-elle. Certaines robes de sa collection ont nécessité 800 heures de travail.

Car "le risque, c'est de perdre un peu cette tradition", estime la créatrice. "Si vous l'expliquez, vous pouvez susciter des vocations au sein de la nouvelle génération, et la faire apprécier davantage par les clientes".

La fantaisie animale de Schiaparelli

Chez Schiaparelli, la collection de Bertrand Guyon évoque un univers fantastique de bal costumé. Le thème animal est omniprésent, avec des motifs léopard et zèbre, un masque papillon couleur rose "shocking" emblématique de la maison de couture, une cagoule satinée à oreilles de lapin, une cape de cachemire représentant des flamants roses, des plumes multicolores.

L'univers végétal est aussi évoqué avec des broderies de feuilles et de fleurs. Un mannequin a même la tête entourée d'une sorte de casque floral intégral.

Rabih Kayrouz éclatant

Faisant le pont entre Orient et Occident, le Libanais Rabih Kayrouz a dessiné une collection tout en fluidité, aux couleurs éclatantes. Jaune vif, bleu klein, orange flashy et vert intense habillent des mannequins de tous les âges qui n'hésitent pas à additionner les couleurs.

Présenté dans un décor post-industriel, la collection met en avant des jeux de transparence, des décolletés plongeants, des dos dénudés et des drapés évoquant les robes grecques. Aux pieds des mannequins, du plat exclusivement, avec d'élégants chaussons de couleur vive, portées comme une touche de couleur supplémentaire. (AFP)

Photos: courtoisie Dior

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