Début du procès de la Genèverie, supermarché des "bons plans" et contrefaçons en ligne
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Paris - Le procès dit de "la Genèverie", chaîne Telegram où se monnayaient fausses montres de luxe, faux papiers et accès à des fichiers de police, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.
L'audience a débuté par l'énumération de la liste des délits, aussi longue que celle des prestations illégales qui étaient vendues sur ce supermarché des "bons plans".
Au total, 56 délits sont reprochés aux huit prévenus, dont la détention, mise en vente et vente de marchandises contrefaites, mais aussi l'importation de faux en contrebande, le blanchiment, la corruption active, ou encore l'aide au séjour irrégulier en facilitant la fourniture de fausses carte d'identité.
Le réseau a été démantelé par les douanes et l'Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLTIC) après le contrôle d'un colis dans une poste du Vaucluse à l'automne 2021, avec à l'intérieur des montres d'une valeur marchande de 54.600 euros.
Le destinataire était l'administrateur de la plateforme Telegram "La Genèverie", qui avait donné une fausse identité.
Derrière elle, Florian R., 25 ans, qui nie en partie les faits et à qui "il est reproché à peu près tout" dans cette affaire, a résumé le président du tribunal, et "ensuite, chacun a son volet".
Julien V., 29 ans, a celui de la production de fausses montres de luxe: quelques 12.000 écoulées, dont des "doublettes" dotées de vrais numéros de série, et qui lui ont permis de constituer un pactole d'environ 3 millions d'euros et de vivre avec faste en Thaïlande.
Lunettes aux verres teintés, mains tatouées, et visage émacié, il est apparu les bras croisés, sans avocat.
Les six autres prévenus comparaissent libres.
Parmi eux, un présumé faussaire en faux papiers et son associé dont l'officine comportait cuisine, salle de bain et matelas au sol selon les enquêteurs, signe selon eux de journées marathon et d'une commercialisation quasi industrielle.
Dans ce procès, qui doit durer jusqu'au 20 mars, sept marques de luxe se sont constituées partie civile.
Les produits de contrefaçon coûtent chaque année 16 milliards d'euros et près de 200.000 emplois aux secteurs européens de l'habillement, des cosmétiques et du jouet, selon les chiffres de l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle.(AFP)