Contrefaçon et concurrence: Weston fait trébucher Dr Martens

La célèbre marque britannique de chaussures Dr Martens, condamnée fin septembre par la cour d'appel de Paris pour contrefaçon et concurrence déloyale envers le chausseur français J. M. Weston, a décidé de se pourvoir en cassation, selon son site internet.

L'affaire remonte à 2010, lorsque la société Weston, basée à Limoges, avait assigné pour contrefaçon et concurrence déloyale les entités française, anglaise et américaine de Dr Martens "qui commercialisaient dans leurs magasins et sur leur site internet des chaussures sous la dénomination Weston", selon ses accusations.

Le 25 septembre dernier, la cour d'appel de Paris a jugé que la marque britannique "avait commis des actes de contrefaçon par reproduction et par imitation" de deux modèles des marques Weston et J.M. Weston sur deux de ses sites internet "ainsi que des actes distincts de concurrence déloyale". Elle a condamné Dr Martens à verser à J.M. Weston "les sommes de 20.000 euros de dommages-intérêts au titre de la contrefaçon de marque et 15.000 euros au titre de la concurrence déloyale, ainsi que 10.000 euros" pour couvrir les frais de procédure.

La cour d'appel a également condamné la marque à afficher pendant un mois - à compter de la notification de la décision - la publication de cet arrêt sur la page d'accueil de son site internet, sur lequel Dr Martens indique que "la décision fait l'objet d'un pourvoi en cassation".

Contacté par l'AFP mardi, le groupe britannique, qui fabrique les fameuses bottes montées sur coussin d'air, n'a pas souhaité communiquer. L'arrêt de la cour d'appel de Paris est jugé "satisfaisant et rassurant" pour Laurent Lévy, avocat du cabinet Lexington qui représente la marque française. "Le droit a été respecté", a-t-il déclaré à l'AFP, estimant que "c'est quand même étrange quand on s'appelle Dr. Martens d'appeler l'un de ses modèles Weston".

La décision de justice est "exemplaire", a jugé pour sa part un porte-parole de Unifab, association de lutte contre la contrefaçon, en se félicitant de cette victoire d' "une entreprise française, qui fabrique en France". Basée à Limoges depuis 120 ans, J.M. Weston emploie quelque 200 personnes à la fabrication de modèles haut-de-gamme, aussi bien des mocassins se vendant pour plusieurs centaines d'euros la paire, que des bottes de la Garde républicaine.

Dr. Martens (prononcer Doc Martens, ndlr), marque indissociable du mouvement punk, appartient au fonds d'investissement Permira qui l'a rachetée début 2014 pour 300 millions de livres. (AFP)