Certaines grandes marques vont jouer le jeu de l’Habibliothèque
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Tout le monde connait maintenant le concept de « l’habibliothèque ». Une bibliothèque 2.0 pour emprunter des pièces de créateurs moyennant le prix d’un abonnement mensuel (il existe trois formules). On peut garder les vêtements loués pendant 10 jours et en reprendre d’autres (trois pièces à la fois plus un accessoire) ainsi de suite. Le retour peut se faire par la poste avec un pli préparé (pratique quand on est en province car les livraisons se font partout dans l’hexagone), ou se faire en direct dans les locaux de l’habibliothèque situés 61 rue de Saintonge dans 3eme arrondissement parisien. Les livraisons peuvent être effectués, si la cliente est pressée, en moins de quatre heures par coursier pour 10 euros si on habite Paris. L’hygiène est irréprochable : le pressing de qualité est fourni dans la prestation.
Ce concept alléchant a même eu l’honneur d’être cité en février dernier dans le désormais célèbre manifeste anti-fashion de la prévisionniste Li Edelkoort qui y a vu un bel exemple de modèle sainement décroissant dans un système mode complètement en surchauffe : pour mémoire, la prévisionniste jugeait en effet totalement obsolète ( et insensé d’un point de vue écologique et même affectif) le fait que, par exemple, les rédactrices vantent l’achat d’ un vêtement tout en préconisant de ne le porter qu’une saison. Une aberration qui a contribué d’après Li Eldelkoort a nous faire perdre de vue la valeur intrinsèque et sentimentale du vêtement au profit de stériles tendances.
Bref, l’habibliothèque a les honneurs de l’air du temps, et effectivement l’aventure initiée en septembre 2014, par trois sœurs ( Anahi, Aurélie et Alizé Nguyen ) grâce au crowfunding (via kisskissbanbank) et aux économies familiales (200000 euros pour le local et le site) séduit non seulement la presse mais aussi des clientes de plus en plus nombreuses et fidèles. Les trois soeurs ont expliqué à LSA-Conso que l’idée était née lors de la Fashion Week 2012 à Paris, moment décisif où elle virent et aimèrent la présentation du concept suédois Lanegarden Roben, qui propose à la location des vêtements vintage. Un rapide tour de piste des différentes solutions proposées par le marché actuel (le modèle phare étant évidemment Rent The Runway aux Etats-Unis et pour la France des sites plus spécifiques comme graine-de-coton.fr pour les robes de mariées, mabonneamie.com pour la soirée ou fusionmaternite.com pour les vêtements de maternité) les a convaincus que leur modèle était possible pour les produits mode en l’adaptant à la consommation française.
Proposer à la location des vêtements de grandes marques à partir du 29 novembre
L’idée de départ est donc de présenter de nouveaux créateurs. Une bonne idée qui a surtout l’avantage de ne pas nécessiter d’avoir les épaules aussi larges que s’il fallait séduire les grandes marques. Le panel proposé par les trois sœurs est séduisant : Karine Lecchi, Laurence Doligé, NC2, Tigersushi Furs et bien d’autres. De quoi satisfaire les quelques trois cents abonnées, la plupart parisiennes curieuses et désireuses de se débarrasser du sempiternel look Zara et H&M mais peut-être pas suffisant pour attirer les adoratrices invétérées des logos griffés et onéreux.
Cela va changer à partir du 29 novembre, jour glorieux où l’habibliothèque va se parer d’une designer room. C’est-à-dire que le site va désormais proposer des pièces de grandes marques. Ce n’est pas encore l’intégralité de l’Avenue Montaigne mais c’est déjà un fort joli panel de maisons mode et tendance - à savoir des pièces de défilés d’ Alexander Wang, Carven, Vanessa Bruno, Red Valentino et Kenzo – qui sera proposé à la location. D’autre part, le concept proposera aussi à la location des vêtements « pour des occasions particulières ». Un premier pas significatif qui donnera peut-être l’envie à d’autres maisons de tenter l’aventure.