Cara Delevingne décrit le monde de la mode comme" horrible", "sexiste" et "dégoutant"

C'est la top model la plus recherchée du monde. Enfin, c'était. Ce caractère naturel et enjoué, ces yeux brillants de chat sauvage, sa moue énergique, semblant se moquer de sa propre image, continue autant de plaire au monde de la mode. Mais le monde de la mode ne plait plus du tout à Cara Delevingne. Tout comme Brigitte Bardot, qui avait rompu d'un coup et définitivement avec le cinéma pour ne plus jamais y revenir dans les années 70, Cara Delevingne marquera peut-être elle aussi son époque comme étant l'icone qui aura osé claquer, au firmament du succès, la porte de l'industrie qui aura fait sa gloire.

On avait senti le coup venir au début de l'été, le 3 juillet plus précisément, quand le mannequin britannique de 23 ans avait annoncé au Wall Street Journal qu'elle quittait Storm Model Management, l'agence de mannequin qui la représentait depuis ses débuts (elle a commencé à l'age de 15 ans). Elle avait été découverte par Sarah Doukas, la fondatrice de l'agence, qui avait également révélée Kate Moss. Sa carrière s'envola véritablement lorsqu'elle fut promue égérie de Burberry à l'âge de 18 ans. Aujourd'hui, grâce à ses nombreux contrats, elle gagnerait plus de 9000 euros par jour.

A de nombreuses reprises, le mannequin star qui fait partie depuis 2013 de l’agence William Morris LA, (représentant des actrices comme Emma Stone ou Tilda Swinton) laissa souvent entendre qu'elle espérait bien faire carrière dans le cinéma. Les mots qu'elle employait pour décrire le milieu dans lequel elle évoluait jusqu'à maintenant n'était pas spécialement tendre "être mannequin, ce n’est pas être vraie, c’est être fausse devant un appareil photo" ni spécialement enthousiaste: "Je pensais faire cela pendant un an, avant d’entrer à l’université. Mais quand cela fonctionne, il est difficile d’arrêter". Cependant, avec l'interview publiée dans le Times ce 16 août, l'idole de millions de followers va désormais beaucoup plus loin.

"Les jeunes filles sont sujet à des choses... pas très glorieuses".

Elle confie au journal britannique être ravie d'avoir quitté l'industrie de la mode. Une industrie dont elle juge les dessous "horribles" et "dégoûtants". Une expérience qui semble l'avoir traumatisée: "le mannequinat m'a juste fait sentir creuse au bout d'un moment. Ça ne m'a pas du tout fait grandir en tant qu'être humain. J'en suis arrivée au point où je me sentais déjà vieille". Le plus grave cependant reste à venir : Cara Delevingne n'hésite pas en effet à dénoncer purement et simplement harcèlement sexuel dont sont sujettes de nombreuses mannequins dès leur plus jeune âge à cause des photographes "qui ne font ce métier que pour profiter des filles". Elle ajoute :"Je suis un peu féministe, ça me dégoûte et c'est horrible. Les filles commencent très jeunes, et elles sont sujet à des choses... pas très glorieuses".

La jeune femme évoque également le psoriasis. Une maladie de peau lié au stress qui a peu à peu recouvert son corps entier et qu'elle a vécue comme une humiliation : "les gens mettaient des gants et ne voulaient pas me toucher. Ils avaient l'impression que c'était une maladie comme la peste". Cependant, contrairement à Brigitte Bardot, la star ne compte pas mettre fin à ses activités puisqu'elle compte bien devenir actrice à part entière. Le film La Face cachée de Margo, de Jake Schreier, et dans lequel elle tient le rôle principal est sorti en salle le 24 juillet. Il a fort à parier que ce règlement de comptes profitera à la notoriété du film.