Atlein, lauréat du Prix Première Collection de l'ANDAM
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Chaque année, les plus grands noms de la mode, tous secteurs confondus, se réunissent au Ministère de la Culture pour désigner les lauréats du prix de l’Andam (association nationale pour le développement des arts de la mode), association fondée en 1989 par Nathalie Dufour. Les prix sont loin d'être anecdotiques: une bourse de 250000 euros pour le grand gagnant, 90000 euros pour le lauréat des premières collections, et depuis l’année dernière, 30000 euros pour le prix remis à un créateur d’ accessoires.
Ce prix est né d’une volonté politique. La fondatrice Nathalie Dufour, qui dirige toujours la fondation (sous l’égide de Pierre Bergé) nous explique les principes et la singularité de cette manifestation : « A l’époque de la fondation de l’association, en 1989, le secteur de la mode ne faisait pas parti du champs d’action du ministère de la culture qui pourtant mettait en place des départements liés aux arts graphiques, au design, à la photographie. Ce fut donc une volonté véritablement politique de positionner la mode non pas comme un art ou un patrimoine, mais comme une industrie créative avec une initiative qui réunirait les ministères de la Culture et celui de l’Industrie, via le DEFI." Le but est assez clair : il s'agit de conserver le rayonnement créatif français en ouvrant les portes du calendrier officiel des défilés parisiens à la crème de la scène créative internationale.
Cette initiative institutionnelle démarra sur les chapeaux de roue (le premier lauréat fut Martin Margiela) et s'enorgueillit au fil des années de solides partenariats avec de grandes entreprises du secteur. L'édition 2015 avait pour mentor de son Grand Prix, Bruno Pavlovsky, Président des activités mode de Chanel. Cette année, Geoffroy de la Bourdonnaye le president de Chloé était ostensiblement aux commandes aux cotés de Pierre Bergé.
Vendredi 1er juillet, rue de Valois, la crème de la mode s’est réuni rue de Valois dans les salons du ministère de la Culture pour assister à la remise des prix de la 27eme édition de cette manifestation désormais très bien établie. Le jury était compose de 24 personnalités éminentes dont Geoffroy de la Bourdonnaye – parrain de l’édition -, Emmanuel Alt, Nadja Swarovski, Marine Vacth, Aymeline Valade, Mark Holgate, Imran Amed, Francesca Belletini, Renzo Rosso ou encore François-Henri Pinault.
Atlein : Un vestaire 100 pour 100 jersey
Le Grand Prix a été remis à Johanna Senyk, fondatrice et créatrice de la marque Wanda Nylon. Créatrice à succes et dont le grand mérite est d’avoir remis le rainwear dans le radar de la fashionspère. Ce n’était pas vraiment une surprise tant Johanna Senyk partait favorite. La marque de maroquinerie Tomasini Paris a quant à elle reçu le prix alloué au designer accessoires. Mais c’est surtout Antonin Tron, fondateur de la marque Atlein qui a retenu notre attention.
Le créateur qui étudia à l’Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers avant de travailler pour Louis Vuitton, Givenchy et Balenciaga, a lancé sa première collection en mars 2016. Il a reçu vendredi soir le prix Premiere Collection de l’Andam. Sa collection se recommandait par ses coupes nettes et ses drapés structurés qui développent une silhouette sportives, voir-même athlétique, pile dans l’air du temps. Un minimalisme parisien de bon aloi, parfaitement adapté à toutes les occasions.
C’est sa rencontre avec un fabricant de jersey dans les Vosges qui lui a permis de lancer sa marque. Pour sa première collection, il s’est fortement inspiré du travail de Jean Muir qui travaillait beaucoup le jersey dans les années 60-70. On n’est pas étonné d’apprendre qu’il travaille toujours en free lance pour Demna Gvasalia. En effet, ce vestiaire pour femme active, connecté à la vie réelle, confirme que la planète mode ne jure plus en ce moment que par le vêtement technique, non pas de manière littérale bien entendu, mais comme le prétexte à une étude des conditions productives de la société.
crédit photo : dr ; Andam