Androgynie et métamorphoses, le style Bowie en quelques costumes de scène
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David Bowie nous a quitté. Mais en plus d'être un chanteur hors norme, c'était aussi un look. Théâtralité, masculin-féminin: l'artiste caméléon réinventait son style en permanence, avec des tenues de scène devenues mythiques.
La combinaison "Tokyo Pop"
Pour sa tournée Aladdin Sane, Bowie porte en 1973 une combinaison noire en vinyle à rayures blanches, inspirée du théâtre kabuki. Le vêtement dont le pantalon a une forme de disque géant, a été créée par le Japonais Kansai Yamamoto (sans lien de parenté avec son compatriote Yohji Yamamoto), dont Bowie avait découvert le travail lors d'un défilé londonien en 1971. Il s'agissait au départ d'une création pour femme. Mais "Bowie ne laisse jamais les idées des autres ni les normes sociales interférer avec ce qu'il veut faire", souligne Victoria Broackes, commissaire de l'exposition "David Bowie is", passée dans de nombreuses villes, dont Londres et Paris. "Bowie représente une idée de liberté : être qui l'on veut, s'habiller en homme ou en femme, être homosexuel ou hétérosexuel, c'est un message extrêmement important et libérateur", commente Victoria Broackes, également conservateur au Victoria and Albert Museum à Londres.
L'ensemble mollettonne de Ziggy Stardust
Réalisé en 1972 par Freddie Buretti pour la tournée Ziggy Stardust et porté lors de l'émission Top of the Pops par un très androgyne Bowie à la chevelure incandescente, cet ensemble veste-pantalon ajusté, porté avec des bottines rouges à lacets, a été inspiré au chanteur par le film Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Il reprend le thème des combinaisons portées dans ce film par la bande des Droogs qui sème la terreur. Bowie a décrit cette tenue comme de "l'ultraviolence en tissu liberty".
Le manteau Union Jack
Bowie a sollicité Alexander McQueen, alors jeune diplômé, pour cette création portée sur la tournée Earthling en 1997. L'artiste a été inspiré notamment par la veste aux couleurs du drapeau britannique de Pete Townshend, des Who. "Il a mélangé une esthétique très punk, déchirures, brûlures de cigarette, avec cette tradition du tailleur britannique classique, ce qui est très Bowie", souligne Victoria Broackes. "A l'époque, Alexander McQueen n'était pas encore très connu du grand public. Mais Bowie a toujours su travailler avec les gens les plus extraordinaires et intéressants".
Le costume toile d'araignée à fausses mains
Sur cette création de la costumière Natasha Korniloff en 1973, arborée par Bowie lors d'un spectacle diffusé sur la télévision américaine, deux mains dorées viennent recouvrir la poitrine. Composée d'un filet noir évoquant une toile d'araignée révélant largement le corps, cette tenue comportait à l'origine une troisième main sur l'entrejambe. Mais jugée indécente par la chaîne, cette main a finalement été remplacée par une sorte de legging. C'est aussi Natasha Korniloff qui a créé le costume de Pierrot porté par Bowie dans le clip de "Ashes to Ashes" en 1980. (AFP)