Alexis Mabille : l’importance de l’élégance
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En 2012, dans un papier du New York Times, la journaliste anglaise Suzy Menkes qualifiait Alexis Mabille de « décorateur dans le monde de la mode des architectes ». Si par décoration on entend l’art d’embellir alors voilà qui tombe à pic. Dans les temps troublés qui bouleversent actuellement nos sociétés, la mode, et plus particulièrement des couturiers comme Alexis Mabille, ont la capacité de leur offrir une embellie de circonstance. Rencontre avec le créateur d'une marque éponyme, connue pour les pièces très « habillées » de ses lignes de haute couture et de prêt-à-porter.
Vous venez de présenter votre collection haute couture printemps-été 2021. Comment avez-vous vécu et géré l’absence de Fashion Week physique ?
Finalement créativement comme à l’habitude : processus de dessin, modélisme, choix des tissus, créations de broderies, etc. La différence est plus le moyen de présenter les choses d’arriver à communiquer l’émotion d’un vêtement par l’image et la musique ; retranscrire l’excitation du moment d’un show par du contenu que nous produisons. C’est une fiction dans un sens qui joue le présent. La collection en un sens est regardée par le plus grand nombre comme un film ou une série.
La situation actuelle, celle d’une pandémie et des confinements successifs qui l’accompagnent, a-t-elle modifié votre définition de l’élégance ?
Oui dans un sens. Ça m’a encore plus convaincu que l’élégance et le fait de s’occuper de soi est important ; le laisser aller du sportswear avait du bon dans les premiers mois du confinement, mais l’absence de communion physique donne envie de se faire beaux, de montrer sa personnalité même sans sortir. Dans tous les cas, la beauté, l’élégance, l’idée de sublimer une femme est la base de mon travail de mode.
Quel regard portez-vous sur le prêt-à-porter féminin aujourd’hui ?
J’ai mon regard qui m’est personnel. Aujourd’hui, mon PAP est orienté sur une garde-robe habillée et evening. Ce qui n’empêche pas de mêler ces pièces a du casual ; c’est d’ailleurs la réalité d’une cliente actuelle. J’aime regarder le travail de mes confrères avec un décalage pour mieux apprécier leurs identités. C’est la richesse de la mode, nous avons nos univers et la cliente papillonne au milieu des marques pour exprimer ce qu’elle est.
Vos sources d’inspiration ou votre manière de chercher et de trouver l’inspiration ont-elles évolué ?
Non c’est un process assez désordonné et instinctif, tout m’inspire ! Je garde en tête tout ce qui me plait et j’en fais mon cocktail à chaque saison.
En 2021, à quoi rêve le couturier que vous êtes ?
Je rêve de profiter plus de mes amis, de voyager à nouveau et de retrouver une liberté bridée par la situation sanitaire.
Crédit : Images Show PE21 Haute Couture - Alexis Mabille