Alber Elbaz : « nous sommes là pour elles »
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Ludique et réjouissant. C’est par ces adjectifs que l’on pourrait résumer la vidéo de AZ Factory diffusée mardi dans le cadre de la Fashion Week Haute Couture ; un film de 25 minutes qui marque le retour d’une grande figure de la mode parisienne : Alber Elbaz. Après environ six années d’absence sur la scène mode parisienne - plus ou moins totale , il y a eu quelques collaborations -, le créateur s’est associé au groupe suisse Richemont pour fonder une marque de mode dont les pièces sont exclusivement vendues sur son site web, sur Farfetch et sur Net-a-Porter. Alternant entre les coulisses des usines, des témoignages et des présentations sur mannequins, la vidéo joue les émissions TV et annonce les ambitions de la nouvelle marque.
« Du XXS au XXXXL »
Haute couture ou prêt-à-porter ? Disons qu’il s’agit d’un prêt-à-porter couture vendu entre 170 euros pour un foulard et 1 200 euros pour une robe. Le soin porté à la réalisation des produits et à leur caractère innovant est d’ailleurs raconté avec précision dans la vidéo. L’on apprend notamment que AZ Factory a travaillé avec Mas Italy pour développer ses pièces en lycra ainsi qu’avec l’entreprise Byborre, expert de la maille.
Assis derrière un large bureau de plateau TV, Alber Elbaz introduit le sujet de la technicité en appuyant sur un point central dans les débats actuels de société : l’inclusivité. « Du XXS au XXXXL. Parce que vous savez quoi ? Il y a des femmes qui sont génétiquement petites et qui ne veulent pas avoir à se rendre au rayon enfants pour trouver une robe. Et il y a des femmes qui font du XX, ou du XXX, ou du XXXL et qui ne trouvent pas de vêtements. Nous sommes là pour elles », déclare le couturier dans la vidéo. Cette volonté prend la forme d’une ligne baptisée My Body, composée de robes moulantes, de leggings et de t-shirts.
De même, pour introduire sa ligne de baskets, le créateur démontre qu’il a été à l'écoute des femmes et de leurs envies. « J’ai commencé à entendre tellement de femmes dire “les talons hauts me manquent”. Je leur ai demandé ce qu’il leur manquait dans les talons hauts ». Leur réponse, selon les mots d’Alber Elbaz, a été l’impression d’être sexy ou encore le bout pointu qui allonge la jambe. De ces ressentis, le directeur créatif en a fait une basket à bout pointu, attribuant à la chaussure de sport un détail d’escarpin, sorte de pièce hybride un peu comme l’avait fait Isabel Marant avec sa sneaker Beckett en 2010. Tient-on là un nouveau succès ? Le design s’inscrit en tout cas dans la longue liste des baskets réinventées dont fait notamment partie Loewe avec, en 2018, ses étonnantes « pointy-toe sneakers ».
Au-delà de la collection elle-même, la connivence entre Alber Elbaz et les femmes se perçoit dans le récit de la vidéo. Le scénario reprend le format d’un show TV : le créateur tient le rôle central, celui d’un présentateur autour duquel évolue une équipe 100 pour cent féminine, là pour veiller au bon déroulement de l’émission ou pour jouer les speakerines météo. Toutes portent les pièces de la marque et échangent avec lui des répliques qui laissent sous-entendre leur amitié. Les sentiments deviennent d’ailleurs plus explicites encore lorsque en final du show le créateur crie « I love you ».
Ainsi, Alber Elbaz est de retour. Son come-back a, malgré l’absence de contexte physique, su rassembler et créer l’événement - Anna Wintour, Marc Jacobs et d’autres figures phares de la mode lui ont adressé, face caméra, un mot gentil. Sympathie, gentillesse, amitié, AZ Factory a misé sur cette idée d’amour entre un couturier et les femmes qu’il habille, un archétype qui colle à l’air post-metoo et au besoin de bienveillance qui semble plus prégnant que jamais.
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Crédit : AZ Factory web site/ courtesy of AZ Factory