A Paris, une semaine de la mode dans une ambiance fébrile
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Paris - Il ne manquait qu'elle : la Fashion Week revient mardi avec son cortège de créatures, d'embouteillages et de drames internes dans un Paris déjà très fébrile politiquement et sportivement.
La bulle de la mode parisienne, qui présentera jusqu'à dimanche les collections homme de l'été 2025, ne devrait pas faire mentir sa réputation.
Malgré le contexte tendu en France à l'approche des élections législatives anticipées fin juin, les podiums des grandes maisons devraient rester imperméables à toute polémique et privilégier, comme traditionnellement, les tons les plus neutres.
Des petits créateurs plus engagés ou des influenceurs pourraient néanmoins profiter de la lumière pour appeler à voter ou à faire barrage à l'extrême droite, comme ce fut le cas à la Fashion Week de Milan en 2022, année d'une présidentielle et de législatives.
Mais à ce stade, selon les organisateurs, la principale complication tiendra au calvaire de la circulation, décuplé par la fermeture de nombreux axes routiers et sites à l'approche des Jeux olympiques (26 juillet-11 août).
La Fédération de la mode et de la haute couture a d'ailleurs pris très tôt la décision historique d'avancer la Fashion Week en juin pour ne pas empiéter sur le calendrier olympique.
Adieu Dries
Les maisons de mode, contraintes de raccourcir de deux semaines leur planning de création, ont été nombreuses à renoncer, comme le Français Olivier Rousteing qui s'est retiré in extremis du calendrier, a appris l'AFP auprès de Balmain.
Valentino n'organise pas de défilé cette saison, quelques mois après le départ de l'Italien Pierpaolo Piccioli et avant que son compatriote Alessandro Michele présente sa première collection pour la maison au mois de septembre. Givenchy, également sans direction artistique, s'est aussi abstenue.
La Française Marine Serre, elle, fait une infidélité à Paris, invitée star du salon italien Pitti Uomo, qui donne le ton de la mode masculine.
Du côté des confirmés, l'Américain Pharrell Williams chez Louis Vuitton ouvrira le bal mardi soir, un an après avoir marqué l'histoire avec son premier défilé sur le Pont-Neuf. Le chanteur de "Happy", accaparé par son biopic en Lego, n'a pas donné d'indice sur le lieu ou la thématique de son show.
Dior, Hermès, Kenzo et AMI seront également de la partie.
Enfin, cette Fashion Week est marquée par un grand départ: celui du Belge Dries Van Noten qui présentera son ultime défilé samedi avant de se mettre en retrait de sa marque.
Le "maître flamand", unanimement respecté dans le microcosme de la mode sans être devenu une figure pour le grand public, avait présenté sa première collection à Londres en 1986.
Vogue olympique
Mais le temps fort de cette semaine sera sans nul doute le maxi événement "Vogue World", un défilé-spectacle organisé par le magazine Vogue place Vendôme, avec un parterre de stars internationales et la mannequin et actrice britannique Cara Delevingne en maitresse de cérémonie.
La troisième édition de l'événement, sorte de Met Gala itinérant précédemment organisé à New York et Londres, célébrera 100 ans de mode française et de sport et réunira sur le pavé parisien Dior, Jacquemus, Hermès, Balmain ou encore Balenciaga.
Chaque décennie de mode française sera jumelée à une discipline olympique, de l'athlétisme au breakdance en passant par l'escrime, le taekwondo et le cyclisme, avait appris l'AFP auprès de la directrice du magazine, Anna Wintour, en février.
La semaine de la mode masculine sera suivie par celle de la haute couture du lundi 24 au jeudi 27 juin.
Chanel, qui a annoncé le départ surprise de sa créatrice Virginie Viard le 6 juin, a indiqué à l'AFP que son défilé du 25 ne serait pas signé par la directrice partante, signe d'une crise ouverte entre la maison parisienne et l'ancienne protégée de Karl Lagerfeld.
"Il s'agira d'une collection studio (signée par les employés de la marque, ndlr) et Virginie Viard ne sera pas présente", a détaillé une porte-parole.
Avec la fin de l'époque "Lagerfeld", le microcosme de la mode bruisse de rumeurs sur l'identité de celui ou celle qui sera nommé à ce poste, l'un des plus prestigieux et exigeants. Parmi les noms qui circulent : les Français Marine Serre, Hedi Slimane (Céline) ou Simon Porte Jacquemus et Pierpaolo Piccioli.(AFP)