A la Fashion Week de New York, deux jeunes chinoises rajeunissent la maille
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Deux jeunes chinoises colocataires à New York, l'une, Mijia Zhang, étudie le design, l'autre, Wei Lin, dont la mère possède une usine textile en Chine, est consultante en stratégie.
Mijia cherchait une usine où faire fabriquer les vêtements de sa thèse de fin d'étude. Ce sera l'usine de textile ultra-mécanisée et informatisée de la mère de Wei Lin, près de Hong Kong. C'est ainsi que, quelques mois plus tard, les deux jeunes femmes se sont associées pour créer leur marque de prêt-à-porter, PH5.
En trois ans à peine, grâce à des vêtements de maille high-tech confortables, inspirés par l'art moderne et un brin androgyne, à des prix raisonnables pour la Fashion Week (400 dollars la robe), elles ont commencé à séduire une clientèle d'artistes et de jeunes vedettes, comme Taylor Swift ou Emma Roberts.
Combinaisons pantalon, bodys, jupes longues, couleurs chatoyantes, du violet au bleu roi en passant par le rouge ou le blanc transparent, les mailles côtelées allongent la ligne et jouent avec l'asymétrie, tout en gardant toujours un coté pratique, "avec des fils toujours lavables en machine et le plus de poches possibles", explique Wei Lin, adepte de triathlon.
Les chaussettes, couleurs bleu roi ou vert sombre, ont le beau rôle dans leur collection présentée jeudi: elles se portent par-dessus les baskets ou les escarpins et grimpent au-dessus des genoux. "Ca a été une leçon d'humilité", dans un contexte économique difficile, "d'essayer de construire une marque et de lutter entre ce qui se vend et ce que nous voulons vraiment créer", explique Wei Lin.
Pour l'instant, PH5 ne dégage aucun bénéfice, dit-elle, mais les ventes sont en hausse sur leur site et sur des plateformes de vente en ligne, qui leur donnent l'énergie de continuer. Issues toutes deux d'une culture asiatique --"où à ce stade, je devrais être mariée et avoir deux enfants", relève Wei Lin--, elles entendent utiliser leurs premiers succès pour promouvoir une femme "libre d'avoir la carrière qu'elle veut", souligne Mijia, 27 ans.
Elles ont fait appel jeudi à des mannequins mais aussi à "de vraies femmes", dont une infirmière, deux jeunes étudiantes d'un programme d'aide aux femmes intéressées par l'informatique, une sculptrice et une ex-organisatrice de la campagne présidentielle malheureuse d'Hillary Clinton. (AFP)