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“The Perfect Parisienne”: douce ironie dans le nouveau film de Roger Vivier

Par Anne-Sophie Castro

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Culture

“Le Fabergé de la chaussure”, écrit la marque sur son site web. Comme un travail d’orfèvrerie, où le tzar Alexandre III avait chargé à Peter Carl Fabergé de fabriquer un oeuf pour offrir à son épouse, la tzarine Marie, à Pâques en 1882, les chaussures de Roger Vivier ont fait le tour du monde. Vous souvenez-vous des mythiques souliers noirs que portait Catherine Deneuve dans « Belle de Jour », de Luis Buñuel, avec une boucle carrée placée au-dessus du pied?

Comble de la féminité, les créations de Roger Vivier sont, depuis le début du XXème siècle, de vrais bijoux. La princesse Soraya d’Iran, Elisabeth Taylor, Brigitte Bardot, Freida Pinto, Marion Cotillard, Penelope Cruz ou encore Katie Holmes, sont quelques-unes de ses muses et celebrities addictes à la marque française. Discrète et raffinée dans sa communication, la marque Roger Vivier suit la ligne du temps. Elle utilise un subtil procédé de vivification et cette année, elle présente son dernier fashion film, de la main du directeur espagnol, Victor Claramunt. Portrait d’une marque de luxe, à la fois exquise et intemporelle...

Extraire l’essence de Roger Vivier

Roger Vivier (1907-1998) aimait le beau. Il s’est toujours inspiré des oeuvres d’art. En 1924, le créateur étudiait aux Beaux Arts à Paris et commençait comme apprentit chausseur deux ans plus tard. Fasciné par le théâtre et le music-hall, qu’il commençait à fréquenter, il rencontra Joséphine Baker et Mistinguett pour qui il fabrica ses premiers souliers sur mesure.

Le créateur parisien ouvrait sa première boutique rue Royale en 1937 et se distinguait des autres designers de l’époque par ses créations aux talons aiguilles. Parmi ses modèles best-seller on retrouve « Virgule », lancé en 1954. Fan d’élégance et d’un brin d’excentricité, ses chaussures sont de vraies oeuvres d’art qu’il sublime avec des éléments brodés dans les meilleures maisons de broderies françaises.

En 2004, Bruno Frissoni reprenait le flambeau. C’est lui qui se charge aujourd’hui de la direction artistique de la marque. « Roger Vivier me guide. Tous les jours, j’extrais l’essence de son travail pour l’interpréter selon ma vision. Je ne le copie pas, j’essaie plutôt de conserver son esprit et sa philosophie », indique le site. Après treize ans de service pour la maison de luxe, l’héritage de Roger Vivier est entre de bonnes mains, grâce à la sensibilité de son successeur mais aussi son sens de l’ironie, du glamour et de la sympathie, à part égales.

“Le monde a besoin de plus de lumière et je la reflète dans mon oeuvre”, Victor Claramunt

Nous rencontrons à l’occasion du Fashion Film Festival de Barcelone (FFFB), un des meilleurs directeurs de fashion films, Victor Claramunt, qui a reçu de nombreux prix internationaux dans plusieurs festivals mondiaux comme La Jolla (Etats-Unis) ou lors du Berlin Fashion Film Festival et auteur des derniers court-métrages pour Andrés Sardá avec « Unique » ou Longchamp avec « City Blossom ».

Chic, humoristique et avec une touche de surréalisme presque normal. Le directeur originaire de Valence (Espagne) définit ainsi sa « patte ». « Roger Vivier m’a contacté il y a juste quelques mois et rapidement j’ai pu lui présenter le film « The Perfect Parisienne » pour sa collection Automne/Hiver 2017-18.

“Mon style est, avant-tout, poétique et mélancolique. Dans mes travaux, j’aime illuminer les scènes, avec de la lumière naturelle ou des spots ajoutés. Le monde a besoin d’être éclairé, dans tous ses aspects, et j’essaye de le refléter à l’écran, à mon échelle... La lumière aide à rajeunir et embellir ».

Avec Bertrand Bras, directeur artistique de l’agence de publicité Anaïs Paris, Victor Claramunt, a voulu recréer les clichés parisiens notamment avec une touche d’humour et beaucoup d’élégance. Pendant deux jours de tournage intensifs, les changements de plans très variés ont pu permettre d’apprécier tous ces éléments : le lieu, un hôtel parisien très chic, une mannequin à la flagrante ressemblance avec Carli Bruni, le beret qu’elle porte dans la scène de l’ascenseur ou encore les coûtumes (très clichés, certes), l’attitude modèle des jeunes filles parisiennes et leur façon de marcher « toujours droite ».

“J’ai voulu transmettre un máximum de situations différentes avec tous ces plans. J’adore faire bouger la caméra! Je veux qu’elle soit vivante, comme un personnage! », a t-il expliqué.

Pour ce fan du cinema des années 80, époque à laquelle de nouveaux mondes ont été créés avec l’arrivée d’effets spéciaux, notamment dans ET ou Indiana Jones de Spielberg, avoir un maximum de liberté pour créer des fashion films est un facteur très positif. « Je suis conscient que le but de mon travail est commercial, mais je me suis vraiment bien amusé ! ».

Comme dans d’autres fabuleuses histoires de marques de mode, Claramunt travaille en tándem avec sa femme, Ingrid Gene, avec qui il imagine les scénarii. Dès la première semaine, le film enregistrait 1.200 visites (1.2k) sur Youtube.

Photos: courtoisie Roger Vivier et Victor Claramunt.

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