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Révolution de palais à la Biennale des Antiquaires

Par Herve Dewintre

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Culture

La Biennale des Antiquaires change de nom et de président. La dernière édition a été un fiasco. Personne ne le dira ou ne voudra l'admettre (politesse et silence sont des règles d'or dans le milieu feutré des professionnels de l'art) mais les chiffres sont têtus: le nombre d'entrées a chuté (22000, c'est à dire trois fois moins que lors des belles années) et les clients fortunés se sont fait beaucoup plus rares pour l'édition de septembre 2016.

A qui la faute? Tout d'abord il y eut les attentats qui ont évidemment refroidi les collectionneurs étrangers. Mais les attentats n'expliquent pas tout. Il faut remonter deux ans en arrière: précisément quelques semaines avant la tenue de l'édition 2014, avec l'éviction spectaculaire de Christian Deydier. Président du syndicat national des antiquaires pendant 10 ans, il a été limogé par ses pairs qui lui reprochaient ses méthodes dictatoriales et ses dépenses somptuaires excessives. On lui reprochait également d'avoir discrédité l'image de la biennale en acceptant une part jugée trop importante de joailliers parmi les exposants. Il faut pourtant bien constater qu'en une décennie, ce célèbre marchand d'art asiatique avait fait prospérer la manifestation, lui donnant une dimension internationale, notamment grâce à ses multiples introductions en Chine.

Le nouveau président Dominique Chevalier prit la décision d'exclure les joailliers de l'édition 2016 en leur proposant des emplacements réduits à des prix irrationnels. Une décision audacieuse qui contribua certainement à ternir l'éclat de la biennale: en effet, les joailliers amenaient des clients fortunés qui firent cruellement défaut lors de l'édition de 2016. Il prit aussi la décision de faire de la Biennale une manifestation annuelle. Enfin il fit appel à Reed Exhibitions, société qui organise la Fiac et Paris Photo: la greffe ne prit pas: certains exposants affirmèrent que les équipes de Reed France ne s'étaient pas accordées le temps et les moyens nécessaires pour organiser la Biennale. Les mécontentements furent nombreux : « Reed n’est pas du tout adapté au marche du grand luxe », dirent certains. « Ils ne comprennent rien » affirmait, désolé et stupéfait, un joaillier de la place Vendôme. Résultat, le contrat liant Reed Exhibitions fut rompu. Un peu trop tard hélas pour redresser la barre. Pour couronner ce désastre, plusieurs scandales touchèrent certains grands exposants.

La Biennale change de nom et devient annuelle

Un an après sa nomination, Dominique Chevalier laisse donc sa place à son tour. C'est Mathias Ary jan, grand marchand installé rue de Penthièvre, spécialiste des peintures orientalistes et des tableaux XIXe, qui devient Président du Syndicat National des Antiquaires. La Biennale des Antiquaires change de nom: elle devient la Biennale Paris. Elle sera annuelle. Sa prochaine édition se tiendra en septembre au Grand Palais. Sa mission sera difficile: il faudra faire revenir les collectionneurs internationaux avec moins d'argent: le SNA doit en effet éponger un sérieux trou dans la caisse suite à la désaffection des visiteurs lors de la précédente édition, sans même parler des frais liés au divorce avec Reed Exhibitions. C'est le milliardaire américain Christopher Forbes qui présidera la Biennale Paris. Une bonne nouvelle. Grand amoureux de la France, l'héritier du célèbre magazine américain qui porte son nom est aussi un mécène et un collectionneur (il a depuis l'enfance une passion pour Napoleon III): il saura, espérons le, convaincre ses compatriotes de revenir à Paris en septembre prochain.

crédit photo: capture d'écran biennale-paris.com

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