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Pays-Bas : exposition de luxueux atours du 17e siècle découverts dans une épave

Par AFP

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Une robe de soie du 17e siècle parfaitement conservée et des centaines d'autres objets retrouvés par des plongeurs amateurs dans l'épave d'un navire marchand sont révélés au public par l'exposition « Garde Robe » sur l'île de Texel, au nord des Pays-Bas.

Avec cette découverte « unique au monde », des ustensiles de luxe de l'époque ont refait surface, comme un peigne à poux en corne de vache dans son étui de velours rouge cousu de fils d'argent ou une boule à parfum que les nobles portaient remplie d'herbes ou de fleurs autour du cou, tel un bijou.

« Ces tenues sont tellement intactes que l'on peut les porter. C'est à peine de l'archéologie », a indiqué Rob van Eerden, archéologue de la province d'Hollande du Nord, évoquant une « expérience Toutânkhamon ».

Selon Rob Van Eerden, une telle conservation serait due au naufrage précipité de ce navire à trois mâts surnommé « Palmhoutwrak », ou « l'épave de buis », par les plongeurs.

Retrouvé à cinq mètres de profondeur, le paquebot aurait été immédiatement enseveli sous le sable : « cela aurait créé une atmosphère vide de tout oxygène, ce qui est parfait pour la conservation. »

Cinq membres d'un club de plongée local ont rapporté sur la terre ferme ces différents objets trouvés par hasard lors d'une « excitante » virée maritime. Ils sillonnaient l'épave régulièrement depuis 2009, mais ce jour-là, en été 2014, ils ont vu le navire sous un tout autre jour.

« Le sable qui recouvrait le bateau avait été balayé par la mer. Et, dans la cale, nous avons découvert des fragments de caisses en bois renfermant des morceaux de tissu », raconte Gerrit Jan Betsema, 58 ans, qui pratique la plongée sous-marine depuis trente ans.

Une embarcation royale ?

Au milieu de ces étoffes, apparaît alors du damas, une soie resplendissante révélant un tissage fleuri. Cette robe vieille de près de 400 ans, corsage à manches rehaussé d'un faux-col et jupe large plissée, ressemble à la tenue que porte la comtesse Catherine Howard, née Catharina Knyvett, sur une peinture de William Larkin au début du 17e siècle.

« Tous ces vêtements de même taille devaient appartenir à une seule et même dame qui fuyait probablement la guerre civile au cours de laquelle le roi Charles Ier d'Angleterre (1600-1649) a été tué par le Parlement », a analysé le responsable de projet.

Estampillées sur une des couvertures de livres retrouvées, les armoiries d'or de la famille royale anglaise Stuart, « qui avait des liens matrimoniaux avec la famille royale néerlandaise Orange Nassau », témoignent également de l'époque.

Inaugurée jeudi dernier, l'exposition, qui a lieu jusqu'au 16 mai inclus au musée Kaap Skil, dans le village d'Oudeschild, deviendra permanente après avoir fait l'objet de recherches pendant plusieurs années.

Une équipe d'au moins dix spécialistes du centre archéologique d'Hollande du Nord « Huis van Hilde » est notamment chargée de dater précisément les centaines d'ojets et d'étoffes. En les comparant aux peintures d'époque et en cherchant l'origine des tissus, dont certains semblent provenir de Turquie, d'Inde ou de Perse au vu des motifs illustrant des fleurs et des animaux, inconnus en Europe.

« Cette découverte est si exceptionnelle et inattendue que nous devons faire appel à différentes disciplines et déterminer le type de recherches que nous allons mener », a précisé l'archéologue.

Quant à « l'épave de buis » pratiquement intacte et toujours enfouie dans la mer des Wadden, qui s'étend le long du littoral néerlandais jusqu'au Danemark, elle devrait être recouverte de sable pour y être préservée de l'érosion causée par la mer jusqu'au développement de meilleures techniques d'excavation.

La baie de Texel recèle de centaines d'épaves brisées lors de tempêtes et d'autant de trésors potentiels. (AFP)

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