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Le patrimoine Saint Laurent entre dans les collections de six musées parisiens

Par AFP

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Culture
Crédit : RBNRAW, Unsplash

Paris - Les robes d’Yves Saint Laurent intègrent les collections permanentes du centre Pompidou, d’Orsay, du Louvre et de trois autres musées à Paris pour une célébration inédite des 60 ans de la maison qui met en lumière le génie artistique du grand couturier.

L’inauguration officielle se fera simultanément dans les six lieux le 29 janvier, date à laquelle Saint Laurent, âgé de 26 ans, avait présenté son premier défilé en 1962. Les expositions se tiendront également aux musées Picasso et d’Art moderne, ainsi qu’au musée Yves Saint Laurent jusqu’au 15 mai.

« La maison a déjà fêté tellement d’anniversaires. (…) Je voulais faire autre chose », a déclaré à l’AFP Madison Cox, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. En 1983, les tenues de Saint Laurent sont entrées au Metropolitan Museum de New York, faisant de lui le premier couturier à être exposé de son vivant dans un musée des beaux-arts. À Paris, une grande rétrospective a été dédiée à son œuvre au Petit Palais en 2010. En 2022, « cela aurait été ennuyeux de trouver un espace vide, faire une scénographie quelconque et le meubler avec des vêtements. Il était important de les intégrer dans les collections permanentes », souligne Madison Cox.

Chasse au trésor

Au Centre Pompidou, le parcours est indiqué dans un dépliant mais la visite peut devenir une chasse aux trésors : trouver une pièce de Saint Laurent discrètement installée au milieu d’œuvres avec lesquelles elle dialogue comme la célébrissime robe Mondrian.

« Il y a des dialogues revendiqués explicitement par Saint-Laurent, mais aussi des rapprochements visuels que nous nous sommes permis » comme une robe orange à jupe ample avec des motifs giratoires posée au milieu des peintures cinétiques de Sonia Delaunay, explique à l’AFP Marie Sarré, du service des collections modernes du Centre Pompidou. Selon elle, cette démarche va amener au musée d’autres publics, tandis que les Parisiens qui viennent surtout pour les expositions temporaires redécouvriront ainsi la collection permanente.

Paysagiste, Madison Cox souhaite montrer à travers ces expositions « d’où viennent les idées » pour les créations intemporelles dont la modernité frappe. C’est au cœur du Salon de l’horloge au musée d’Orsay que seront exposées des robes créées à l’occasion du Bal Proust pour la Baronne de Rothschild et Jane Birkin. En revanche, une robe « dont on dirait qu’elle était descendue des “Déjeuner sur l’herbe” » de Manet et Monet ne pourra pas être présentée, la luminosité de la salle étant trop agressive pour un tissu fragile.

Dans la galerie d’Apollon au Louvre, on trouvera le cœur, bijou fétiche que Saint Laurent avait dessiné dans les années 60 et qu’il faisait porter par une de ses muses dans tous ses défilés.

Pour une femme avec des fesses et des seins

Tandis que les musées des beaux-arts accueillent les vêtements, celui de mode a fait le choix d’exposer… les dessins d’Yves Saint Laurent qui « s’apprécient en tant que tels ».

Avec 350 croquis des modèles que le couturier avait choisis pour son dernier défilé rétrospective en 2002 au Centre Pompidou, « on a d’un regard une vision synthétique de l’œuvre » du couturier qui était “un dessinateur hors pair”, souligne Aurélie Samuel, conservatrice du patrimoine et directrice du musée Yves Saint Laurent.

Une fois validée, la pièce était découpée dans des toiles de coton avant d’être définitivement faite avec un tissu choisi. Parfois, le produit fini ne tombait pas bien. « La pièce était alors radiée de la collection et du défilé. C’était un artiste : il a fait un premier jet, cela n’a pas marché, on ne refait pas », raconte Aurélie Samuel.

Pendant toute la préparation de la collection qui durait un mois et demi, toutes les toiles ont été retouchées sur une mannequin vivante, « ce qui ne se fait plus aujourd’hui ». « Chaque toile était conçue sur une mannequin qui a des hanches, des fesses, des seins, une femme en fait. Aujourd’hui, les mannequins n’ont pas de formes pour rentrer dans tous les vêtements et être engagées par plus de maisons possibles », selon Aurélie Samuel. (AFP)

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