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La FIAC inspire la mode

Par Herve Dewintre

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Culture

Le luxe en général, la mode en particulier, n’ont plus qu’un seul mot à la bouche: l’Art. Bien sur, l’art a toujours inspiré les créateurs de mode : les ballets Russes ont joué un rôle majeur dans les collections du début du XXeme siècle. En 2017, le paradigme est un peu diffèrent néanmoins. Non seulement l’art s’imprime sur les sacs, initie des conservations, irrigue les boutiques, inspire les créateurs. Mais il fait bien plus encore: il sert de caution morale à la création textile en lui insufflant un aura de prestige que la mode a un peu perdu ces dernières années, surtout depuis que les consommateurs ont décidé de s’intéresser d’un peu trop près à ses conditions de production et à son cout écologique.

Rien d’étonnant donc à ce que la FIAC fasse naitre cette année, un nombre important de dossiers de presse émanant de marques de mode. Celles ci communiquent sur la FIAC avec d’autant plus d’entrain que les plus grandes marques de luxe ont donné, en quelque sorte, le coup d’envoi en initiant depuis plusieurs années, et de maniere de plus en plus intensives, des collaborations avec la crème des artistes contemporains. On pense à Vuitton notamment qui a demandé dernierement à Jeff Koons de s’approprier les sacs et accessoires de la griffe. Le malletier qui est coutumier du fait (il s’était déjà largement engagé dans le monde de l’art en travaillant avec Stephen Sprouse, Takashi Murakami, Richard Prince, Yayoi Kusama, Cindy Sherman, James Turrell, Olafur Eliasson et Daniel Buren) renouvelle d’ailleurs la collaboration avec Koons ce mois ci : ainsi, le 27 octobre sera dévoilé la seconde collection de sacs et d’accessoires imaginé par la star de l’art contemporain. La maison de luxe a d’ores et déjà annoncé que Jeff Koons a choisi pour ce deuxième opus de reproduire Jeune fille se reposant de François Boucher, Terre délicieuse de Paul Gauguin, Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, Nymphéas de Claude Monet, Le triomphe de Pan de Nicolas Poussin (exclusivement disponible à la Maison Louis Vuitton Vendôme) et Ancienne Rome de J.m.W. Turner.

Diesel propose de transformer vos frusques en œuvre d’art

Relier par la puissance du geste créatif, le présent et le patrimoine culturel commun: voici la nouvelle guideline des marques de mode et de luxe. Etro par exemple “célèbrera la FIAC” au sein de sa boutique ce mardi avec une exposition “Los Ojos Vendados” en présence des artistes tandis que de son coté, le Comité Colbert présentera directement à la FIAC, au Grand Palais, trois jeunes artistes japonais qui se sont librement inspires de l’ouvrage Rêver 2074, une utopie du luxe français. Cette publication avait transposé en littérature le fruit de la réflexion prospective des 81 maisons du Comité Colbert et des 14 institutions culturelles associées. Les trois pièces présentées interprètent la vision d'un futur désirable exprimée par les maisons du luxe français. Elles ont été sélectionnées parmi les 50 œuvres de jeunes artistes, résultant du partenariat conclu entre le Comité Colbert et l'Université des arts de Tokyo, Geidai, et qui firent l'objet d'une exposition en juin au Japon. “"La recherche du dialogue entre cultures est le fondement de la démarche internationale du Comité Colbert dont les maisons incarnent elles-mêmes une part importante du patrimoine et de la créativité française" souligne à ce sujet Elisabeth Ponsolle des Portes, Déléguée générale du Comité Colbert.

La manufacture de Sèvres communique elle aussi aussi sur la FIAC en participant pour la première fois à cette grande Foire d’Art Contemporain. La manufacture présentera un ensemble des dernières créations contemporaines de Sèvres avec des œuvres de Johan Creten, Lionel Estève, Barthélémy Toguo et Lee Ufan. La Maison Cartier dévoile quant à elle, « à l’occasion de la FIAC », une installation artistique olfactive et immersive sur le parvis du Palais de Tokyo à Paris. « Nouveau terrain d’expressions de la Maison Cartier, ce programme d’événements reflète son esprit tourné vers la création, l’innovation, la science et l’émotion. Avec OSNI 1, Cartier met en scène, de manière inédite, l'odeur comme médium de création, affirmant ainsi sa vision esthétique et expérimentale de l'olfaction » indique le communiqué de presse. Cette installation inaugure d’ailleurs une série d’ « expériences multi-sensorielles » qui associeront l’ « art olfactif » à d’autres langages artistiques et scientifiques.

Autre tentative inédite de s’approprier l’aura du marché de l’Art Contemporain : la marque Diesel propose de transformer vos frusques en œuvre d’art. Depuis le 11 octobre et jusqu’à mardi 17 octobre, les clients de Diesel peuvent en effet déposer leurs vêtements de seconde main dans l'une des 5 boutiques parisiennes de la marque (Etienne Marcel, Mabillon, Le Marais, Victor Hugo, Opéra). La collecte sera transformée en œuvre d'art par l'artiste Derick Melander, le « nouveau César américain des piles de linge ». Le tout sera exposé du 19 au 22 Octobre dans les sous-sols du Carreau du Temple pour le Salon International d'Art Contemporain YIA (Young International Artists). « En parallèle de la FIAC » ne manque pas de souligner opportunément le dossier de presse. L'œuvre de Derick Melander, entièrement réalisée avec des affaires usagées, sera ensuite remise à l'association OTB (Only The Brave) qui est une Fondation caritative ( déjà à l'origine de 170 projets d'aides sociales et humanitaires dans le monde) puis vendue au plus offrant afin de récolter des fonds.

Crédit photo : Louis Vuitton, Diesel, dr

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