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La féminité naturelle et intemporelle de Chloé vue par Guy Bourdin.

Par Anne-Sophie Castro

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Culture

Chloé a inauguré son nouvel espace culturel lors de la dernière Haute-Couture Fashion Week de Paris, au 28 rue de la Baume dans le 8ème arrondissement à Paris, à quelques pas de son siège situé Avenue Percier. L’ensemble des archives de ce centre historique, réparties sur les cinq étages qui composent cet immeuble hausmannien, remonte à 1952, date de création de la marque parisienne.

Pour célébrer son ouverture, la nouvelle Maison Chloé organise durant tout l’été une exposition en hommage au célèbre photographe de mode et publicitaire sulfureux, Guy Bourdin.

Celui qui a le plus photographié Chloé

Du 4 juillet au 3 septembre, l’exposition “Femininities-Guy Bourdin” propose une collection de 100 photographies à la fois subtiles, féminines, provocatrices et innocentes qui caractérisaient l’artiste disparu il y a 26 ans. Des années 50 à 80, Bourdin captait mieux que quiconque l’essence de la marque à travers son objectif.

L’exposition retrace l’histoire du patrimoine de Chloé et ses célèbres designers. Parmi les figures qui ont marqué son histoire, on retrouve les femmes britanniques Stella McCartney, Phoebe Philo, Hannah MacGibbon et Clare Waight Keller. Celle-ci ayant récemment quitté la Maison pour être remplacée par la française Natasha Ramsay-Levi en avril dernier.

Judith Clark, chargée de l’exposition, explique : « La plupart des photos de Guy Bourdin sont comme des images fixes, des photogrammes de films qui font sentir que la robe est utilisée comme un pilier, un accessoire faisant partie de l’histoire. Il est le seul à avoir autant photographié de robes ».

« Il est important, dans un monde digital, qu’il y ait des moments et des lieux où l’on peut toucher et sentir réellement Chloé, expérimenter son esprit », précise Geoffroy de la Bourdonnaye, PDG de Chloé. “Nous avions besoin de donner un foyer à Chloé”.

L’unique intention de perturber...

Transgresseur de son époque, Guy Bourdin (1928-1991) ajoutait de la désinvolture et de la folie à la mode, une sorte de complexité parfois sinistre, avec des mannequins qui semblaient électrocutées ou inertes commes des poupées de cire. Exigent, Maniaque, inconformiste, pour lui «les seuls portraits empreints d’honnêteté sont ceux de personnes mortes ou inconscientes».

Dans le cercle des maîtres photographes du siècle passé, on cite souvent Helmut Newton, Irving Penn et Richard Avedon, mais il manque Guy Bourdin au sein de ce trio, peut être à cause de son caractère endiablé et son refut d’avoir accepté le Prix Nacional de la Photographie Française en 1985, exclamant haut et fort: «je ne fais pas partie de ce syndicat !»

Ami du photographe Man Ray et du cinéaste Luis Buñuel, il présentait une vision noire de l’existence et utilisait son humour noir jusque dans les pages de Vogue pendant plus de 30 ans.

Autodidacte, ses photos sont reconnaissables, à première vue, par des tons hyper saturés et des compositions inattendues, notamment dans la pose de ses modèles. Il n’aimait pas les embellir mais les utilisait, en revanche, pour perturber l’opinion, apparaissant parfois comme des victimes d’accidents, bien au-delà de l’esthétique et de la morale, avec des visions indiscrètes et fragmentaires.

Photo : Guy Bourdin © The Guy Bourdin Estate 2017- Chloé FW 1971- Chloé FW 1975- Vogue Paris 1979, Chloé SS 1979.

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