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Esmod Lyon : présentation des travaux de la promotion 2018

Par Herve Dewintre

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Culture

Non tout ne se passe pas forcement à Paris. La preuve par 44 avec les étudiants d’Esmod Lyon qui viennent de présenter leur collection de fin d’année auprès d’un jury de professionnels présidé par Elisabeth de Senneville. L’école fait partie du réseau Esmod International qui comprend cinq établissements en France (Paris, Lyon, Bordeaux, Rennes, Roubaix): chacune de ces écoles veillent à fournir la même qualité d’enseignement, naturellement modulée par quelques spécificités régionales. On pourrait dire pour résumé : le décor change, mais la méthode reste.

A Lyon, ce jeudi 14 juin, l’émotion est palpable, mais une grande tendresse enveloppe cette émotion et permet aux élèves de tempérer le stress: il faut dire que le cérémonial est impressionnant: tous doivent passer, un à un devant une armada de jurés assis derrière des tables sévèrement alignées. Une dizaine de minutes pour présenter leur collection, cahier de style et de marketing à l’appui. Alain Boix, le directeur de l’école, mène la danse avec énergie et chaleur. Les étudiants, c’est palpable, adore leur directeur qui, il est vrai, les materne avec intelligence, enthousiasme et professionnalisme.

44 étudiants se succéderont au cours de cette journée intense. Les collections sont bien construites, les styles fort divers. Hasard ou spécificité générationnelle, ils sont quelques uns cette année à avoir infusé dans leurs travaux une dose de militantisme bienvenue. Emilande Viney s’amuse avec la Macronie à grands coups d’imprimés contestataires et humoristiques, Vincent Dissaux explore les vastes possibilités offertes par les recherches matières pour dévoiler un vestiaire éco responsable, Elvyne Charigon utilise des draps trouvés chez Emmaüs pour développer des tenues légères et délicatement poétiques, Nathan Jouishomme provoque le débat et l’admiration avec sa collection conçue pour des personnes “en transition”. C’est globalement très maitrisé, solide.

Matières techniques, virtuosité, prix coup de cœur

La présidente, qui a voué sa vie à la recherche de matières hors normes (robes lumineuses, vêtements néoprène et textiles antipollution) salue avec enthousiasme la collection technique et sportive de Marthe Frenod. Le jury délibère enfin car il s’agit aussi de remettre des prix d’encouragements à cinq élèves. Les prix coups de coeur. Pas de discussions trop vives, le classement se fait aux points. Au final, Valentin Charbonnel remportera la majorité des suffrages grâce à la virtuosité avec laquelle il a conçu sa collection largement inspirée des silhouettes Dior, première époque.

Chaque élève répond consciencieusement aux questions des jurés. On s’échange les cartes de visites. “Avez vous trouvé un stage?” Sarah Maria El Khoury, qui avait impressionné le jury avec sa collection transformable inspirée du Liban, soulève une vague d’enthousiasme lorsqu’elle annonce qu’elle a déjà trouvé un stage chez Rabih Kayrouz.

Le lendemain, un défilé gigantesque réunira 1400 personnes au sein de l’ancienne usine Fagor Brandt de Gerland. La friche industrielle offre en effet un décor mode stimulant pour ce show placé sur le signe du No-(w) -Futures. Thème prometteur. Alors, la mode, c’est No future ou le futur de la mode c’est maintenant? 370 silhouettes totalement élaborées par les étudiants se succèdent dans un ballet réglé au millimètre près. Les élèves en coulisses, crient leur joie à l’annonce des prix, quelque soit le nom du lauréat. Leur énergie est communicative. Rien de cynique, ni de faussement blasé. De l’énergie en barre, prête à conquérir la planète mode.

Légende photo: Vincent Dissaux, Nathan Jouishomme, Lerana Mazo French, Emilande Viney, Elvyne Charignon, Valentin Charbonnel

Crédit photo: Guillaume Moiton, Sylvie Maysonnave, herve dewintre, dr

Alain Boix
ESMOD
Esmod Lyon