De Prisunic à Monoprix : la grande distribution entre au musée
loading...
Paris - Design et vêtements : les produits nés de la collaboration entre des artistes et la grande distribution entrent au Musée des Arts décoratifs à Paris qui célèbre “le beau au prix du laid”.
“C’est la première fois que la grande distribution entre dans un musée”, a déclaré à l’AFP Marianne Brabant, assistante de conservation au département moderne et contemporain du MAD et commissaire de l’exposition “Le design pour tous : de Prisunic à Monoprix” qui s’ouvre jeudi jusqu’au 15 mai 2022. “Les deux enseignes ont su démocratiser le beau, le rendre accessible à tous”, souligne-t-elle.
“Le design pour tous : de Prisunic à Monoprix, une aventure française”
Avec 500 œuvres, l’exposition baptisée “Le design pour tous : de Prisunic à Monoprix, une aventure française” revient sur les plus grands succès des collaborations initiées dans les années 1960 par Prisunic et poursuivies depuis les années 2000 par Monoprix avec des designers de renom comme Terence Conran, Marc Held, India Mahdavi, Constance Guisset ou Ionna Vautrin. “L’idée est de montrer comment le design populaire trouve sa place au musée. Le design, ce n’est pas forcément un objet inaccessible qu’on trouve en galerie”, souligne Marianne Brabant.
“Le beau au prix du laid” devient le slogan officiel créé par Denise Fayolle, directrice du bureau du style de Prisunic créé en 1957 et qui impulse les premières collaborations avec des créateurs. En 1997, Prisunic fusionne avec Monoprix qui prend le relais pour rendre le design accessible à tous. La scénographie de l’exposition est réalisée par l’architecte et designer India Mahdavi. Elle fait des clins d’œil aux “artefacts” issus de la grande distribution comme les caisses enregistreuses ou vitrines frigo où sont exposés chariots à provisions dorés ou des objets déco.
Les signalétiques évoquant les tickets de caisse guident le visiteur d’une salle de parapluies colorés où l’on entend la pluie tomber vers une cuisine du Corbusier réalisée d’après un projet de Charlotte Perriand pour la Cité radieuse de Marseille, investie d’ustensiles et de vaisselle Monoprix.
Les petites robes noires dessinées en 2013 pour Monoprix par cinq couturiers dont Anne Valérie Hash et Hussein Chalayan habillent la chambre de Jean Prouvé pour la Cité universitaire d’Antony (Hauts de Seine). Enfin, l’exposition met notamment en avant des créations oniriques telles que la robe de mariée du couturier Alexis Mabille. (AFP)