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Comment les talents créatifs de LVMH réagissent au confinement

Par Herve Dewintre

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Culture

Durant la crise liée au Covid-19, malgré l’immensité de son champ d’activité (75 maisons, 163 000 collaborateurs, 53,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019), le géant du luxe LVMH a souhaité galvaniser le caractère familial de son organisation et exalter l’humanité de ses ressources créatives en prenant ostensiblement des nouvelles de ses talents. Cette mise en lumière des talents du groupe a pris la forme d’une série de conversations diffusée sur Instagram.

Chaque épisode prend la forme d’une conversation amicale entre une journaliste et un talent créatif d’une maison du groupe. Directeurs Artistiques, Directeurs Créatifs ou Maîtres Parfumeurs, décrivent la façon dont ils vivent cette nouvelle réalité, comment ils ont dû adapter leur manière de travailler, de puiser l’inspiration, leur rapport aux autres. Deux visions émergent assez nettement de ces entretiens. D’un côté, ceux pour qui le confinement est somme toute une manière de tester l’efficience du télétravail, et ceux pour qui le confinement ouvre la voie au questionnement du système actuel.

« Une opportunité créative »

Ainsi, Guillaume Henry, Directeur Artistique de Patou, détaille sur un ton optimiste la manière dont il parvient à travailler sur la prochaine collection de la maison depuis chez lui tout en partageant sa passion de quarantaine pour la musique de Boris Vian. Felipe Oliveira Baptista, Directeur Artistique de Kenzo indique quant à lui, indique passer en ce moment la majorité de son temps devant un écran pour garder le lien avec ses équipes. Il admet également suivre à distance ses professeurs de yoga pour garder un équilibre.

Comment garder l’équilibre ? Voici précisément une question que ne se pose pas Thierry Wasser. Le Maître Parfumeur de Guerlain avoue en effet ne pas ressentir le poids du confinement sur sa créativité. Entouré de flacons de parfums de laboratoire, ce virtuose des senteurs mise sur la puissance de son imaginaire. Un imaginaire transportable à l’envie. Même optimisme pour Nicholas Kirkwood qui envisage le confinement comme une opportunité créative. L’isolement lui permet de prendre davantage de temps pour lui-même ; de suivre des cours d’art moderne et de poursuivre ses recherches sur l'architecture et le mobilier brésiliens. Le créateur de souliers voit dans cette période une opportunité pour les Maisons de mode de se recentrer sur l'essentiel, et envisage le futur avec espoir.

« Le travail des créatifs consiste à refléter la réalité de son temps »

De son côté, *Silvia Venturini *Fendi ne perçoit pas cette période comme une interruption puisque, selon la Directrice Artistique de la Maison romaine, l'essence du travail des créatifs consiste précisément à refléter la réalité de son temps et à l'anticiper. Pour Jonathan Anderson, directeur artistique de Loewe, la distance imposée par le confinement a paradoxalement renforcé son sentiment d'appartenance à une équipe tout en ouvrant la voie au questionnement du système actuel. Pour le créateur britannique qui reste optimiste et croit en la capacité d'une crise comme celle-ci à faire émerger un regain de créativité et d'ingéniosité, ce bouleversement de nos habitudes apparaît comme un moment opportun pour repenser la manière dont l'industrie de la mode s’organise.

Crédit photo : LVMH

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