Charlie Le Mindu : une vente aux enchères exceptionnelle
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Les sculptures capillaires de Charlie le Mindu font l’objet d’une vente aux enchères inédite – la première totalement consacrée à l’artiste – organisée par la Maison Artcurial à l’occasion de la prochaine Fashion Week parisienne, le 5 octobre prochain.
Des défilés haute coiffure aux revues de cabaret, des salons de coiffure aux performances vidéos, les horizons créatifs de Charlie Le Mindu dépassent les frontières, les disciplines et les définitions. Tout juste peut-on constater, dans l’œuvre foisonnante prodiguée par l’artiste, l’omniprésence du cheveu devenu matière brute propice à l’édification d’œuvres plastiques que certains n’hésitent pas à qualifier, à juste titre, de sculptures. « Au-delà de la parure, les coiffes imaginées par Charlie le Mindi sont l'incarnation d'un imaginaire libéré se révélant sujet et non plus accessoire. Toutes ces perruques explorent de nouveaux champs, s'affirment à travers des formes, volumes, couleurs et textures uniques dépassant le carcan capillaire » indiquait, en avril dernier, la Base sous-marine de Bordeaux (ancien vestige de la seconde guerre mondiale réhabilité depuis 2001 en équipement culturel) qui organisait au printemps dernier une exposition complète consacrée à l’artiste né en 1986 dans le Médoc.
Charlie le Mindu au musée ? Oui, et ce n’est pas une première. Le perruquier a fait ses gammes à 16 ans dans un salon de Bergerac avant de découvrir l’imaginaire Punk à Bordeaux auprès de Caroline Martial puis de s’envoler à Londres pour ouvrir son salon après un passage par Berlin et ses clubs alternatifs. Lady Gaga, pour qui il conçoit 4 coiffes est le détonateur d’une notoriété d’envergure mondiale qui s’épanouit à la fois sur les podiums londoniens, les vitrines d’Harrods ou de Colette, les performances du Crazy Horse ou les émissions de télévision dont il assure l’animation. Surtout, les manifestations culturelles articulent leurs programmations autour des œuvres de l’artiste dont les productions sont présentées en 2011 au Victor & Albert Museum et à la Fondation Cartier, en 2015 et en 2016 au Palais de Tokyo. L’artiste, entretemps, poursuit une carrière couronnée de succès et de sollicitations à Los Angeles.
21 œuvres mises aux enchères
C’est la première fois en revanche qu’une vente aux enchères s’ordonne autours des sculptures capillaires de celui qui se considère comme un « coiffuriste ». À l’occasion de la Fashion Week, Artcurial ouvre ses portes à l’art tricophile qui sera le point central d’une exposition et d’une vente aux enchères organisée le 5 octobre. Les collectionneurs auront l’opportunité d’acquérir l’une des 21 œuvres réalisées par l’artiste tout au long de sa carrière. « Ayant été fasciné depuis toujours par le cheveu et ses mouvements, je considère la coiffure comme un Art à part entière. Au fil de mes voyages et déménagements, j’ai fait des rencontres : je suis tombé amoureux de différentes cultures, de personnalités éclectiques, de l’énergie électrique des villes et de forces de la nature, d’expressions plurielles et de la différence. J’ai exploré la bizarrerie, les frontières de la beauté et du genre. Je me suis nourri de cette multiplicité de singularités, ce qui m’a donné l’inspiration et la force d’amener la coiffure sur de nouveaux territoires » indique l’artiste dans un communiqué.
Deux œuvres majeures, entre Haute Coiffure et chorégraphies capillaires, constituent les pièces vedettes de la vente. La première est certainement l’œuvre la plus marquante produite par Charlie le Mindu : il s’agit de Blonde Lips qui attire l’attention des musées et des collectionneurs depuis plus de 10 ans. Cette œuvre a été présentée lors du dernier défilé d’Alexander Mcqueen à Paris. C’est cette même œuvre unique, issue de la collection Girls of Paradise, qui sera portée par Lady Gaga dans le clip Bad Romance. Autre pièce maitresse : l’Hydne Hérisson, inspiré d’un champignon de l’hémisphère nord qui se présente sous la forme d’aiguillons. Cette création consacre le cheveu comme la matière du mouvement en proposant une alternative polymorphe au caractère statique et immuable de l’œuvre d’art traditionnelle.