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Agnès b. inaugure la Fab dans le 13e arrondissement parisien

Par AFP

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Culture

Paris - La créatrice de mode agnès b investit ce week-end le quartier branché de la BNF à Paris avec sa « fabrique culturelle et solidaire » ou « Fab » qui accueillera sa collection d'art éclectique mêlant nouveaux créateurs et artistes confirmés.

« Hardiesse » : première exposition à la Fab

L'envie est venue à l'infatigable styliste et collectionneuse, aujourd'hui âgée de 78 ans, d'un lieu situé dans un « nouveau Paris jeune et populaire » où exposer plus de 5 000 œuvres qu'elle a entreposées depuis 1984, en majorité dans sa maison de Louveciennes, en partie à Paris.

La Fab, 1 400 mètres carrés, ouvre sur une première exposition, « Hardiesse ». Des photos à 50 pour cent, mais aussi des dessins, peintures, sculptures, installations, sonores, vidéos et films, au total 250 œuvres. « Je veux aborder la hardiesse sous toutes ses formes, j'ai l'impression de faire une dissertation visuelle » en mêlant des œuvres d'artistes très ou peu connus, confie-t-elle.

« Moi je n'aime pas la mode. Je ne connais pas ce milieu où on est chacun dans sa bulle. Certains aiment bien être vus, sortir. Ce n'est pas mon cas, je ne suis pas people. Le cher David Bowie, que j'ai habillé pendant vingt ans, était lui aussi tout sauf people ! ». Fidèle à ses innombrables amis, agnès b. bataille contre l'oubli, l'obsolescence : « Tout à coup, on ne s'intéresse plus à ce que les artistes ont fait, on les laisse tomber. Je n'aime pas être comme ça ». Agnès b, de son vrai nom Agnès Troublé, qui rêvait d'être conservatrice de musée, estime que « l'œuvre est orpheline quand elle quitte l'atelier, elle a besoin d'être adoptée, aimée, vue, comprise ». Comme elle-même en a eu besoin.

La créatrice a jeté son dévolu sur les deux étages inférieurs d'un immeuble moderne de l'architecte Augustin Rosenstiehl près de la Bibliothèque nationale de France/François Mitterrand. Un quartier où des terrains en friche ont été lotis par des architectes audacieux et qui s'est transformé en quartier d'artistes et de galeries.

Au dessus de la Fab, une crèche et des logements sociaux. En dessous, les rails qui relient la gare d'Austerlitz au sud-ouest de la France. Des boîtes à ressorts, à divers angles de l'espace, remplacent les fondations inexistantes. Sur la place Jean-Michel Basquiat, c'est la « guinguette numérique et gourmande » EP7, et à côté, « la Station F », installée dans la Halle Freyssinet, plus grand campus de start-up de France.

« Oser sans être sûr »

Aux côtés de William Massey, responsable de la collection, agnès b, participe pleinement à l'accrochage et est sa propre commissaire. Elle « réfute l'idée du coup de cœur qui serait éphémère, insolite. Hardiesse signifie pour elle : oser sans être tout à fait sûr. Sa démarche est d'oser et d'être dans le doute », explique-t-il.

Sur deux étages consacrés aux collections (800 mètres carrés), le rez-de-chaussée est plus pop et coloré, tandis que le premier étage est plus sobre. A côté, la « galerie du jour » (190 mètres carrés) a pris ses quartiers, conçue comme « une maison où tout est à vendre : peintures, sculptures, photos, quelques meubles ». Et puis une « librairie du jour » complète la Fab : les éditeurs y sont invités à y présenter les ouvrages dans une scénographie originale. A côté de produits dérivés - gourdes, sacs, tee-shirts - à vendre.

« Jamais de problèmes de création, je fais ça comme sur un tapis roulant. J'aime bien attraper les idées au vol. Je fais un collage dans ma tête. » Agnès b.

Dans ce vaste espace d'un blanc immaculé, des Basquiat, Warhol, Nan Goldin, Pierre Klossowski, Martin Parr, Richard Prince, Gilbert et George, cotoient des photos, peintures ou installations de jeunes artistes « amis ».

« Je n'ai jamais acheté un Jeff Koons, des œuvres très très chères. Le premier Basquiat, un autoportrait acquis de son vivant en 1983, je ne l'ai pas acheté cher du tout. J'ai aimé découvrir », confie-t-elle à l'AFP.

« Je ne m'ennuie jamais. Jamais de problèmes de création, je fais ça comme sur un tapis roulant. J'aime bien attraper les idées au vol. Je fais un collage dans ma tête » entre des œuvres très différentes.

Dans la Fab, elle va « mettre quelques personnages mythiques ». Elle cite pêle-mêLe Mandela, Mendès-France, Angela Davis. « Dans un coin il y aura le rock and roll ». Un coin pour les photos de matchs de boxe aussi. Même l'escalier reliant les étages est un clin d'oeil à agnès b. avec des clous anti-dérapants qui rappellent les boutons du célèbre cardigan-pression qui a fêté l'an dernier ses 40 ans.

La Fab servira à mettre à l'honneur les actions solidaires soutenues par le fonds de dotation qu'elle a créé en 2009 et ceux de la Fondation Tara Océan, qui étudie l'impact des changements climatiques sur les océans.

Aujourd'hui « agnès.b », marque de vêtements, d'accessoires et de cosmétiques, est vendue dans près de 300 boutiques. Elle a publié « Je crois à l'âme » (Bayard) et un livre d'entretiens « Je chemine avec agnès b. (Seuil). (AFP)

Photo : Agnès b. © Sakiko Nomura

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