Zona Industrial Modaportugal : l’industrie portugaise fait son show à Paris

Une grande première pour ce pays producteur de textile et d’habillement européen. Le 30 septembre dernier, dans le cadre de la Fashion Week parisienne et deux jours avant la tenue du salon Modtissimo à Porto, le Cenit, (Centre portugais d’intelligence pour l’industrie textile) et Anivec, l’Association portugaise des industries de l’habillement) ont souhaité promouvoir à Paris les acteurs clés de l’industrie textile portugaise. Un événement festif pour mettre à l’honneur une industrie intégrée, souvent concentrée dans la région de Porto, et très exportatrice. Pour les marques premium en l’occurrence, il est de bon ton de s’offrir une fabrication « Made in Europe » de qualité, créative, réactive, à des prix finalement devenus relativement accessibles depuis la forte hausse des coûts chinois et de ceux du bassin méditerranéen.

A l’honneur, Galerie Nikki Diana Marquardt, dans le Marais, l’excellence et le savoir-faire de cinq grands acteurs textiles au Portugal. Calvelex, Paulo de Oliveira, Polopique, Riopele et Twintex. Ces entreprises sont spécialisées dans la production de fils, tissus et et sont les partenaires d’approvisionnement des meilleures marques et concepteurs du monde entier. Ils sont représentatifs de l’ensemble de la chaîne de valeur existant sur la production de toute pièce de vêtement et des atouts de la mode portugaise. L’ensemble soutenu par une installation d’immersion numérique du designer Miguel Flor, explorant le mouvement et la dynamique technologique et les procédures novatrices de ces poids lourds de l’industrie textile portugaise.

Luis Guimaraes, directeur général de Polopique, expliquait à FashionUnited : « Nous sommes totalement intégrés, du fil au produit fini en passant par la production de tissus et exportons dans une quarantaine de pays. Pour des grandes marques, dont récemment, Lacoste ».

Une industrie verticalement intégrée et créatrice de valeur ajoutée

De son côté José Alexandre Oliveira a pris la tête de la filature familiale Riopele créée en 1927. L’usine de 120 000 mètres carrées, totalement verticalisée, est une filature, un tisseur, un finisseur et assure même les teintures. Riopele a également *créé son unité de confection en 2013. S’y ajoute un atelier de style, création et spécialistes du tissu. Le groupe familial* emploie aujourd’hui 1131 employés pour un chiffre d’affaires en croissance, à 74, 6 millions d’euros. Et exporte ses produits à 95 pour cent, dont en Espagne pour le grouppe Inditex, et en France, son quatrième marché. Spécialisé dans les tissus pour le prêt-à-porter (matières naturelles et synthétiques), le groupe dispose d’une capacité de production de 700 000 mètres par mois. Et exploite également ses marques propres, comme Ceramica, ou encore Tenowa.

Ce dernier label est développé depuis 2017, dans le cadre de R4Textiles, un projet combinant le recyclage et la réutilisation des déchets générés par l’industrie textile. Suivant le paradigme de l’économie circulaire, Tenowa fait revivre de nouvelles fibres, de nouveaux fils et tissus, issus des pertes générées par les procédés conventionnels. « Cette marque, développée avec nos bureaux de R&D, nous permet de renforcer et d’approfondir notre position concurrentielle et stratégique dans le contexte international de l’innovation, à une époque où les industries du textile et de la mode considèrent le développement de produits axés sur la durabilité et l’innovation technologique comme une priorité », expliquait José Alexandre Oliveira. Le groupe est en effet très impliqué dans les recherches « green » et travaille pour cela en partenariat avec des centre technologiques et des universités.

Autre gros opérateur de l’industrie textile portugaise, Paulo Oliveira, installé dans le centre du pays. Sa particularité : son savoir en laine, rare au Portugal, avec trois ateliers spécialisés notamment dans les tissus lainiers pour le tayloring.