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Zadig & Voltaire gagne son procès contre Yves Saint Laurent

Par Herve Dewintre

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Voici ce qu’on appelle un singulier hasard de calendrier. Tous les regards étaient tournés ce mardi soir vers le premier défilé post Hedi Slimane de la maison Yves Saint Laurent (ou Saint Laurent ? on ne sait plus vraiment comment il faut la nommer). Anthony Vaccarello devait en effet relever ce soir un défi suprême : dévoiler sa première collection en tant que directeur artistique de la mythique maison parisienne.

L’enjeu était de taille puisque le groupe Kering a volontiers communiqué cette année sur le fait qu’Hedi Slimane avait dopé les ventes de la marque dans des proportions considérables tout en rajeunissant considérablement sa clientèle grâce à ses silhouettes rock et juvéniles. La groupe de luxe, propriétaire d’Yves Saint Laurent, peut être soulagé ce soir puisque Vaccarello s’est livré de bonne grâce à un redoutable exercice de style : conjuguer l’essence de Saint Laurent, sans s’écarter de la vision commercialement plébiscitée de Slimane et sans non plus mettre de coté sa propre personnalité.

De notre point de vue, l’exercice est réussi. La jeunesse dorée, qui adore Slimane, ne sera pas déstabilisée par la collection de Vaccarello (sur les réseaux sociaux la plaisanterie en vogue ce soir est : « je pensai qu’Hedi Slimane était parti !? »), les amoureux de la maison parisienne retrouveront, largement disséminées au fil des silhouettes, de nombreuses références au travail de Saint Laurent - le célèbre logo de la maison a même été ostensiblement ressuscité pour l’occasion. Enfin, ceux qui connaissent et apprécient le travail de Vaccarello constateront avec plaisir que le créateur belge n’a pas renoncé à sa propre signature, ni à son gout pour la femme fatale, voir même sulfureuse.

300000 euros de dommages et d’intérêts

L’actualité de la maison Saint Laurent était double ce mardi. Elle se déroulait sur les podiums mais aussi au tribunal de commerce de Paris. En effet, la maison de couture accusait la marque Zadig & Voltaire d’avoir reproduit, dans deux de ses boutiques parisiennes des Champs-Élysées, des concepts d’aménagement intérieur présents dans le point de vente Yves Saint Laurent de l’avenue Montaigne.

Les juges du tribunal de commerce n’ont pas validé ce point de vue et ont estimé qu'il n'y avait pas eu copie. Yves Saint Laurent va donc verser à son concurrent 300.000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive et 100.000 euros au titre des frais de justice.

Crédit photo : teasing publié sur facebook de la premiere collection d’Anthony Vaccarello pour Yves Saint Laurent

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