Vivarte, pénalisé par les « gilets jaunes », toujours déficitaire en 2019
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Paris - Le groupe de distribution textile Vivarte, pénalisé par le mouvement des Gilets Jaunes, a annoncé mercredi avoir réduit de moitié ses pertes nettes en 2019, sans toutefois parvenir à dégager un bénéfice comme il l'espérait, après plus de deux ans de restructuration.
Un chiffre d'affaires en baisse de 5,3 pour cent
Recentré autour de trois enseignes, La Halle en périphérie, Caroll et Minelli en centre-ville, Vivarte a ramené sa perte nette de 122 millions d'euros en 2018 à 66,4 millions en 2019, a précisé à l'AFP son président Patrick Puy, qui avait pourtant dit l'an dernier que le résultat net du groupe serait « clairement positif en 2019 ».
Le chiffre d'affaires de l'exercice, clos au 31 août, s'élève quant à lui à 1,2 milliard d'euros, « en baisse de 5,3 pour cent à périmètre comparable ». L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) est lui aussi en repli, à 40,4 millions d'euros contre 50,7 millions en 2018.
Pour expliquer ces résultats moins satisfaisants qu'espéré, M. Puy a invoqué « les "gilets jaunes" qui nous ont coûté 30 millions de chiffre (d'affaires) et 15 millions de résultat », ainsi qu'un marché de la distribution textile globalement en décroissance.
Pour Vivarte, 2019 a donc été une année de consolidation, « marquée par l'écrasement intégral de la dette grâce à l'activation du mécanisme de fiducie » (transfert de propriété, ndlr), qui a vu officiellement ses créanciers prendre le contrôle de l'entreprise mardi, après plus deux ans de restructuration marqués par la cession de plusieurs enseignes (Chevignon, Cosmoparis, André, Kookaï, Naf Naf...)
« L'écrasement intégral de la dette obligataire, qui s'élevait à 476,8 millions d'euros en août dernier, permet à Vivarte de consolider son niveau de trésorerie, de retrouver une structure financière saine et d'accélérer ses investissements dans les enseignes, notamment dans la transition vers une industrie textile plus durable et responsable », souligne le groupe dans un communiqué.
San Marina bientôt vendu
Caroll et Minelli ont généré un chiffre d'affaires de respectivement 236 millions et 124 millions d'euros en 2019, avec une hausse significative de la part du commerce en ligne dans les ventes (+24 pour cent chez Caroll, +30 pour cent chez Minelli).
En 2020, ces deux enseignes comptent poursuivre leur expansion à l'international, notamment via l'ouverture de points de vente en propre et en franchise, ainsi que par le développement de leurs sites en ligne.
Quant à La Halle, l'enseigne a réalisé un chiffre d'affaires de 847 millions d'euros (soit près de 70 pour cent du total de Vivarte), en baisse de 3 pour cent en raison d'un « contexte macroéconomique dégradé, sous l'effet conjugué du ralentissement important du marché de la chaussure (en recul de 4,7 pour cent sur l'année), des mouvements sociaux et d'une météo défavorable ».
La vente des 230 magasins de l'enseigne de chaussures San Marina devrait intervenir fin janvier, a par ailleurs précisé M. Puy.
Des négociations « exclusives » ont été entamées en octobre avec les entrepreneurs Thierry Le Guénic et Stéphane Collaert, à qui Vivarte avait déjà cédé en mars les vêtements Chevignon et en août les 75 magasins de chaussures Cosmoparis.
« On est à présent un groupe sain, à faible rentabilité certes mais totalement désendetté, qui va faire de la croissance », et « s'il n'y pas de dépréciations d'actifs, les bénéfices seront là en 2020 », a-t-il souligné, en annonçant des investissements de 50 millions d'euros l'an prochain.
Enfin, aux syndicats qui disaient récemment craindre le démantèlement total du groupe, M. Puy a répondu qu'ils devraient plutôt « se féliciter qu'on n'ait plus de dette ».
« Si demain on a une très belle offre sur Minelli, ou Caroll, qui assure son développement, parce qu'elle s'adossera à quelqu'un qui la développera mieux, on aurait bien tort de ne pas la considérer », a-t-il affirmé. (AFP)
Photo : Unsplash