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Vivarte devant une restructuration drastique: jusqu'à 2.000 postes menacés

Par AFP

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Une semaine cruciale s'ouvre lundi pour les salariés du groupe d'habillement en difficulté Vivarte (La Halle, André, Caroll, San Marina...) qui redoutent une restructuration drastique: jusqu'à 2.000 postes pourraient être menacés.

Des annonces sont attendues dans l'après-midi à l'occasion d'un comité de groupe, suivi mardi et mercredi par des comités centraux d'entreprise extraordinaires des enseignes La Halle, La Halle aux chaussures et André, ainsi que de Vivarte Services, la filiale fonctions support du groupe. Des comités d'établissement sont aussi prévus.

Pour les syndicats, il n'y a aucun doute: on va vers "trois PSE" (plans de sauvegarde de l'emploi) à la Halle, la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services, affirme la CFDT, qui chiffre à "2.000" le nombre de postes menacés dans un groupe qui employait 17.000 salariés en 2016, mais "13.000 à 15.000" selon les chiffres des syndicats.

La CGT évalue de son côté entre "1.500 et 2.000" les suppressions de postes qui pourraient être annoncées. "On s'attend à tout, y compris pire que cela", résume son représentant Karim Cheboub. Une restructuration qui fait suite aux plans sociaux lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1.850 postes. Sans permettre de redresser la barre.

Fonds vautours

Les syndicats attendent enfin des réponses après des mois d'incertitude. Lundi matin, une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège du groupe à Paris à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et SUD. Ils étaient une quarantaine en début d'après-midi à l'appel de la CFDT. Présent aussi, Michaël Wamen, de la CGT-Goodyear.

Pour Vincent Boursier, coordinateur CFE-CGC, même si "c'est dur à dire", "ça va presque être un soulagement de savoir à quelle sauce on va être mangé " après des mois d'incertitude. "C'est la mort du groupe ni plus ni moins" qui se joue, redoute Gérald Gautier (FO). Il faut que les actionnaires "arrêtent de se servir sur l'entreprise", a réclamé le numéro un de la CFDT Laurent Berger, venu soutenir les salariés. Il a dénoncé la "stratégie financière" d'actionnaires "qui n'ont que la rentabilité" en tête et font des "restructurations successives sans jamais se préoccuper des hommes et des femmes qui sont derrière".

L'ancien PDG Stéphane Maquaire, débarqué quelques mois après son arrivée, avait dévoilé en septembre un plan à cinq ans et lancé une procédure auprès du tribunal de commerce de Paris pour restructurer la dette d'un milliard et demi d'euros. Son successeur, Patrick Puy, spécialiste du redressement d'entreprises, a été nommé pour un an. Ce qui fait craindre aux syndicats un "démantèlement complet" du groupe au seul profit des fonds actionnaires (Oaktree, Babson, GLG et Alcentra), des "fonds vautours" pour le responsable CFDT Jean-Louis Alfred. Car, même si l'effacement de 800 millions d'euros de dette devait aboutir dans le cadre du mandat ad hoc, il en resterait encore 700 millions d'euros, une charge trop lourde pour le groupe.

Le plan prévoyait notamment la cession de 97 magasins La Halle aux chaussures (sur 650), après le lancement l'été dernier des ventes de Kookaï, Chevignon, Pataugas et de la Compagnie vosgienne de la chaussure (CVC). En novembre avait aussi été annoncée la fermeture de 55 magasins André (sur 135). FO craint désormais la cession d'environ 200 magasins à La Halle aux Chaussures et la fermeture de 80 chez André, soit environ 1.200 salariés touchés. La CFDT anticipe une cession d'André, démentie début janvier par la direction. Elle table aussi sur une vente de Naf Naf.

Les enseignes La Halle et La Halle aux chaussures devraient se rapprocher et leurs sièges fusionner, souligne la CGT. Les syndicats, qui tirent la sonnette d'alarme depuis des mois, ont fini par être reçus début janvier par le cabinet du secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue. Mais ils en sont ressortis "extrêmement déçus". Dans un communiqué, le Front national a appelé à "combattre férocement l'action nocive des fonds vautours", qui sont "à la recherche d'une rentabilité immédiate, sans considération pour l'emploi". (AFP

Photo: Vivarte

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