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Vertbaudet : fin de plus de deux mois de grève, la CGT crie victoire

Par AFP

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Vertbaudet Facebook

Lille - "Notre combat a servi à quelque chose" : les 72 grévistes de l'enseigne de puériculture Vertbaudet, mobilisés depuis le 20 mars sur l'entrepôt de Marquette-lez-Lille (Nord), ont signé vendredi un accord avec la direction mettant fin à plus de deux mois de mobilisation tendue.

"La direction de Vertbaudet annonce la conclusion d'un protocole de fin de grève conclu avec les représentants de la CGT de l'entreprise", a affirmé la direction à l'AFP. "Il comprend la levée du piquet de grève" à minuit "et le retour au travail des 72 grévistes" mardi.

"Nous sommes très contentes, notre combat a servi à quelque chose, financièrement je vais devoir me restreindre un peu ces prochains mois mais cela en valait la peine", s'est réjouie auprès de l'AFP Anaïs Vanneuville, une gréviste.

"Nos conditions de retour seront discutées lundi" l'idée étant "qu'on rentre par petits groupes sur différentes tranches horaires" pour calmer les tensions avec les salariés non grévistes, a-t-elle ajouté.

L'accord de fin de conflit "prévoit qu'aucune sanction ne sera prise contre les grévistes" alors que certains avaient été convoqués pour des entretiens préliminaires à licenciement, a précisé à l'AFP Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services, se félicitant d'une "victoire sans précédent". L'issue a été trouvée après un geste de la direction, qui avait ouvert de façon anticipée des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour l'année 2024 entre le 26 mai et le 1er juin.

"Augmentation générale des salaires"

Elles se sont conclues sur un texte, auquel les deux organisations syndicales majoritaires FO et CFTC ont donné un accord verbal, et qui sera signé par la CGT. Il prévoit "une refonte" de la grille salariale, comme le réclamaient les grévistes.

Cette grève "longue et difficile" a permis "d'arracher aux actionnaires" une "augmentation générale des salaires pour les ouvriers/employés du groupe allant de 90 à 140 euros net mensuels (en fonction de l'ancienneté)", a indiqué la CGT de Vertbaudet dans un communiqué.

En outre, 30 intérimaires ont été "embauchés en CDI depuis le 1er mai" et le 13e mois sera versé "sans proratiser", soit sans prise en compte des jours de grève. "Magnifique victoire des ouvrières de Vertbaudet (...) Un exemple à suivre partout ! Énorme bravo aux grévistes et à la CGT Commerce", a réagi sur Twitter la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. "Les travailleuses de Vertbaudet ont gagné un accord contre leur patron. Leur dignité est grande. Elles impressionnent. Gloire aux lutteuses ! LFI fière d'avoir versé 25.000 euros à la caisse de grève!", a affirmé le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

"Fin du boycott"

"Nous ne pensions pas, en entamant ce mouvement de grève, que cela durerait si longtemps et que nous aurions à affronter une telle dureté de la part de la direction", a affirmé le syndicat dans son communiqué, demandant aussi de "mettre fin au boycott de l'enseigne Vertbaudet" qui avait été demandée par Sophie Binet lors d'une visite mi-avril.

Unis depuis le 20 mars derrière la déléguée CGT Manon Ovion, préparatrice de commandes de 30 ans, les 72 grévistes (sur 320 salariés) réclamaient 150 euros nets d'augmentation par mois. Une somme "vitale" pour les femmes constituant le plus gros des troupes grévistes, souvent peu qualifiées, qui touchent majoritairement le Smic dans un contexte de forte inflation.

Bien que minoritaire face à FO et à la CFTC, la CGT a mené le mouvement. La venue de Sophie Binet avait apporté un coup de projecteur sur ce conflit. D'autres personnalités de gauche se sont succédé sur le piquet de grève, dont Jean-Luc Mélenchon.

Mais derrière cette valse médiatique, les tensions sont allées croissantes depuis le début de la grève. Le parquet a notamment ouvert une enquête sur des violences rapportées par un délégué CGT, qui aurait été molesté et volé par des personnes se présentant comme des "policiers en civil", selon le syndicat. Plusieurs salariés non-grévistes ont de leur côté dénoncé un climat délétère instauré par leurs collègues mobilisés. (AFP)

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