Trois ans de prison avec sursis requis contre l'ex-avocat de John Galliano, accusé d'avoir détourné des fonds
loading...
Paris - Une peine de trois ans d'emprisonnement avec sursis a été requise mardi à Paris à l'encontre de l'ancien avocat de John Galliano, accusé d'avoir détourné des fonds provenant des comptes bancaires du styliste et de l'une de ses sociétés.
La représentante du parquet a en outre demandé au tribunal correctionnel de prononcer une interdiction d'exercer de cinq ans pour Me Stéphane Zerbib, qui comparaissait pour abus de confiance et usage de faux en écriture.
John Galliano, qui était absent à l'audience, avait porté plainte en avril 2011 contre son ancien avocat, l'accusant d'avoir détourné environ trois millions d'euros, en retirant de l'argent ou en effectuant des virements bancaires à son insu.
Le couturier britannique "était alors dans un état de faiblesse", a souligné son avocate, Me Jacqueline Laffont.
Le designer venait d'être licencié par la maison Dior après avoir proféré en février 2011 des injures antisémites contre les clients d'un bar parisien, et soignait ses "addictions" en cure de désintoxication en Arizona.
John Galliano avait été condamné pour ces injures antisémites à 6.000 euros d'amende avec sursis.
Stéphane Zerbib a contesté à la barre tout prélèvement frauduleux sur les comptes de son ancien client et de celui de l'une de ses sociétés, Cheyenne Freedom.
Le parquet a requis la même peine de trois ans d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de l'épouse et coprévenue de Stéphane Zerbib, Danielle Nahon, pour abus de confiance, usage de faux et usurpation de titre et de qualité d'avocat.
Le ministère public a sollicité par ailleurs une interdiction professionnelle d'exercer de cinq ans contre cette juriste, qui conseillait également John Galliano à l'époque des faits.
La défense a plaidé la relaxe. A l'ouverture de l'audience, l'avocat de Stéphane Zerbib, Me Francis Teitgen, avait soulevé l'incompétence du tribunal pour juger cette affaire relevant selon lui d'une "dispute sur les honoraires d'avocats".
Le tribunal a décidé de joindre l'incident au fond, c'est-à-dire de se prononcer au moment du délibéré, prévu le 15 juin. (AFP)