Toujours plombé par les Etats-Unis, Dr Martens plonge de 30% en Bourse à Londres
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Les perspectives pour l'exercice annuel démarré début avril "sont difficiles et toute l'entreprise est concentrée sur notre plan d'action visant à relancer la demande de chaussures, en particulier aux États-Unis, notre plus grand marché", a résumé Kenny Wilson, le directeur général, dans un communiqué.
La marque de célèbres chaussures orthopédiques aux épaisses semelles caoutchoutées pâtit depuis des mois de coûts plus élevés que prévu, notamment dans son centre de distribution de Los Angeles, et de moindres dépenses de consommations aux Etats-Unis.
Elle envisage notamment un scenario "pessimiste" où son bénéfice avant impôts serait pour l'exercice décalé 2024-25 "d'environ un tiers du niveau" du précédent.
Dr. Martens, marque fondée en 1960 et indissociable du mouvement punk, publiera le 30 mai ses résultats pour l'exercice achevé fin mars.
Ceux-ci seront "conformes aux prévisions" avec notamment "une bonne croissance" dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, "un résultat stable" aux États-Unis et "un résultat très solide" dans la région Asie Pacifique, "mené par le Japon", fait valoir l'entreprise.
Mais il faudra encore attendre pour voir la situation s'améliorer, alors que "les ventes de gros aux Etats-Unis devraient connaître une baisse à deux chiffres" cette année, selon Dr Martens, qui précise que ce recul aura "un impact significatif sur la rentabilité".
En outre, "Kenny Wilson a décidé que ce serait sa dernière année en tant que directeur général de la société", a annoncé Dr Martens dans un communiqué séparé. Il sera remplacé avant la fin de l'exercice en cours par Ije Nwokorie, actuellement directeur de la marque.
Ces annonces faisaient plonger le titre du groupe de 29,81% à 66,65 pence à la Bourse de Londres vers 09H15 GMT. Depuis ses premiers pas en Bourse en janvier 2021, le titre a perdu 85% de sa valeur.
"L'entreprise a émis quatre avertissements sur résultats en 2023, dans un contexte de consommation difficile qui n'a pas aidé. Mais elle a aussi été l'auteur de ses propres malheurs avec une série de problèmes opérationnels, notamment une mauvaise gestion des stocks", explique Danni Hewson, analyste chez AJ Bell.
"Dr Martens reste une marque emblématique et si le nouveau patron n'arrive pas à résoudre les problèmes de l'entreprise, il se peut qu'un repreneur opportuniste vienne en profiter", estime l'analyste.(AFP)