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The Good Goods donne rendez-vous aux internautes pour hacker Shein

Par Florence Julienne

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Appel au hacking de Shein Crédits: The Good Goods

Mercredi 20 décembre 2023 de 17 à 22 heures, The Good Goods, « le média de la mode fondée sur des preuves », propose aux internautes de hacker « légalement » le site Shein et explique comment.

« On va hacker Shein. Non, ce n’est pas un canular : c’est un cadeau de Noël et c’est parfaitement légal. On va utiliser les outils marketing de Shein pour faire perdre de l’argent à la marque, et on a besoin de vous » explique le communiqué. Hacker Shein, comment est-ce possible ?

Shein paye cher Google (les moteurs de recherche, en général) pour faire remonter en premier ses produits dans les résultats des recherches.  Shein achète à Google des mots clés (les requêtes). Par exemple « robe » ou « linge de maison ». C’est un jeu d’enchères entre les marques : la plus offrante voit un lien vers son site marchand hissé à la première place (indiqué alors comme « contenu sponsorisé ») parmi les résultats, incitant, par là même, à cliquer. 

À chaque clic, la marque est facturée par le moteur de recherche d’un montant appelé le « coût d’acquisition par clic (CPC) ». C’est rentable pour Shein au-delà d’un certain ratio visiteur simple/visiteur qui achète. Par exemple, explique The Good Goods : pour cent personnes qui cliquent sur un CPC à 0,25 centimes, le coût d’acquisition est de 25 euros pour cent clients potentiels et devient rentable si les personnes qui achètent cumulent au moins 25 euros d’achat.  À l’inverse, si cent personnes cliquent, mais qu’aucune n’achète, Shein perd 25 euros. 

L’idée de The Good Goods est d’inviter les internautes à cliquer sur Shein des dizaines de fois, sans rien acheter, au même moment

 Sur Linkedin, les commentaires vont bon train. « Cette action ne servira à rien, car cela fait bien longtemps que ce hack est connu et que Google a mis en place toute une panoplie de services pour le détecter et le contrer » explique Maxime Blanc (Skema business school).

 « Non, Google ne va pas détecter les clics comme étant frauduleux, lui répond François Bontemps (La Redoute). Les clics seront bien facturés à Shein si les internautes passent par les navigateurs qu'ils utilisent tous les jours. Il est possible de maximiser le nombre de clics payants en utilisant son smartphone, ses ordinateurs, personnels ou professionnels, et tablettes. Les navigateurs sont whitelistés chez Google en fonction de leur historique de navigation. »

« Qu'est-ce que 10 000 ou même 20 000  euros pour Shein ? Rien du tout, poste Aslem Smida (Treenity Group). Une action qui pourrait être plus utile serait de financer, avec du financement participatif (10 à 20 euros par donateur) une campagne de sensibilisation sur les dégâts générés par Shein. Et de diffuser cette campagne partout où Shein communique (Google, réseaux sociaux). »

« Faire perdre de l'argent à ce type d'entreprise ne changera pas le problème de fond qui est la sur-consommation de produits jetables et la course à la rentabilité quel que soit l'impact social /environnemental » ajoute Émilie Delmarre (digital marketing manager).

L’action va-t-elle tomber à l’eau ? La question risque de ne pas avoir de réponses vu que l’on ne saura jamais qui a, ou non, cliqué. « Le fait que la marque réagisse en amont à la vue de notre communication serait vraiment un honneur et le signe que nous avons réussi à passer notre message contre son modèle » conclut The Good Goods.

Shein
The Good Goods