Suisse: l'industrie horlogère réclame des mesures de soutien

Zurich - L'industrie horlogère suisse, secouée par la chute de ses exportations vers la Chine, réclame mardi des mesures de soutien, notamment de la part de la banque centrale à qui elle demande d'agir pour lutter contre la force du franc suisse qui mine sa compétitivité.

Le secteur a connu trois années de croissance spectaculaire entre 2021 et 2023, mais est désormais confronté une chute de la demande en Chine, un marché clé, vers lequel les exportations de montres suisses ont dégringolé de 21,6% au premier semestre.

Dans un communiqué commun, la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse et la Fédération de l'industrie horlogère suisse demandent "des mesures concrètes des autorités" pour soutenir ce secteur qui emploie quelque "65.000 personnes" dans le pays, quantifient-elles.

"L'industrie horlogère suisse traverse actuellement une situation délicate", indiquent-elles dans le communiqué, soulignant qu'un certain nombre d'entreprises du secteur ont dû recourir au chômage partiel, prolonger la période de fermeture estivale des usines, voire même licencier.

Le ralentissement de la demande et la baisse des exportations pèsent en particulier sur les sous-traitants et marques horlogères d'entrée et de milieu de gamme, expliquent-elles, la "vigueur persistante du franc suisse" ajoutant une difficulté supplémentaire puisqu'elle affaiblit leur compétitivité.

L'inflation en Suisse étant "nettement inférieure" à l'objectif de 2%, "la Banque nationale suisse dispose d'une marge de manoeuvre pour agir sur le marché des changes", argumentent-elles.

Les deux organisations plaident également en faveur d'une "réduction des charges administratives" et de mesures permettant d'améliorer les "conditions-cadres", notamment avec les accords de libre-échange qui ouvre des débouchés.

Les exportations de montres suisses ont atteint un plus haut historique en 2023 à 26,7 milliards de francs suisses (28,4 milliards d'euros à taux actuels) grâce à une très forte demande pendant trois ans au sortir des confinements.

La demande avait été soutenue notamment par les achats dits "de revanche", une partie des consommateurs utilisant les économies réalisées pendant les confinements pour s'offrir des produits de luxe, dont des montres suisses.

En Chine aussi, la demande était repartie après l'abandon de la stratégie zéro-Covid mais l'ampleur de la reprise avait rapidement déçu, la demande souffrant du ralentissement de la croissance économique, des secousses dans l'immobilier et du chômage des jeunes.

La fédération horlogère doit publier jeudi les statistiques d'exportations de montres pour le mois d'août. En juillet, elles avaient chuté de 1,6% sur un an, la baisse se chiffrant à 32,8% vers la Chine.(AFP)