Suisse : les exportations horlogères chutent de 7,2% en juin, plombées par la Chine
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Zurich - Les exportations horlogères ont chuté de 7,2% en juin, à près de 2,3 milliards de francs suisses (2,3 milliards d'euros), selon les relevés de la fédération horlogère, reflétant les difficultés du secteur du luxe en Chine.
Les exportations de montres suisses vers la Chine ont dégringolé de 36,5% sur un an, reculant pour le cinquième mois d'affilée. "Le mois de juin n'a pas été favorable", indique la fédération horlogère dans un communiqué, le secteur essuyant une baisse "marquée des marchés asiatiques, à l'exception notable du Japon", souligne-t-elle.
Les exportations de montres suisses ont fléchi vers Hong Kong (-23,1%), Singapour (-10,8%) et la Corée du Sud (-8,6%), mais ont grimpé de 13,2% vers le Japon où la croissance a accéléré grâce aux "achats des visiteurs étrangers au bénéfice d'un yen faible", explique la fédération horlogère.
Les exportations ont en revanche augmenté de 6,5% vers les États-Unis, le premier marché des fabricants de montres suisses, et enregistré une "baisse plus modérée" en Europe. Elles y ont chuté de 4,1%, reculant de 2,3% vers les Royaume Uni, 0,1% vers la France et 5,5% vers l'Allemagne.
Lundi, l'horloger suisse Swatch Group, propriétaire notamment de Tissot, Longines et Omega, a publié des résultats semestriels lourdement impactés par la chute de la demande en Chine. Son chiffre d'affaires s'est contracté de 14,3% par rapport au premier semestre 2023 tandis que son bénéfice net a dégringolé de 70,5%.
Le repli a été moins marqué pour Richemont, qui a fait état d'une baisse de 1% de son chiffre d'affaires pour le premier trimestre de son exercice 2024/2025 décalé, ses ventes ayant néanmoins chuté de 27% hors effets de changes en Chine, Hong Kong et Macao. Le numéro deux mondial du luxe a mieux résisté grâce à la joaillerie, sa plus grosse division, mais sa branche horlogère a vu ses ventes reculer de 13% durant ce trimestre.
Tous deux ont cependant enregistré une forte hausse de leurs ventes au Japon, soutenues par les achats des touristes qui profitent de la faiblesse du yen. En Chine, le secteur du luxe pâtit d'une faiblesse de la consommation refroidie par le ralentissement de la croissance économique, la crise de l'immobilier et le chômage des jeunes.
Durant le mois de juin, les montres dont le prix dépasse 3.000 francs à la sortie d'usine ont "bien résisté", leur repli se limitant à 0,5%, note la fédération horlogère. Le segment des montres de 500 à 3.000 francs a en revanche chuté de 31,4% en valeur, représentant "plus de 80% du repli total", quantifie-t-elle. (AFP)