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Showroom Romeo : quid de la réalité terrain pour les marques créateurs ?

Par Florence Julienne

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Courtesy of Florence Julienne. Showroom créateurs Romeo. De gauche à droite, Esaú Yori, Muny Cisse, Chaco.

Au-delà du rêve et de l’apport à la création artistique, les créateurs de mode peuvent survivre dans une industrie dominée par le luxe et la fast fashion grâce aux showrooms spécialisés. Exemple avec le showroom créateurs Romeo.

Dans un contexte où les salons professionnels de mode ouvrent leur porte à des collections plus éclectiques pour pouvoir toucher plus d’acheteurs, les showrooms créateurs ont aujourd’hui, à nouveau, la responsabilité de représenter des marques plus niches. En cela, le showroom Romeo, situé dans le quartier du Marais parisien et en exercice depuis 24 ans, est représentatif d’une température ambiante.

« La mode créateurs cherche des solutions pour conserver son ADN, nous explique Chaco, responsable du showroom Romeo. Sauf qu’en ce moment, la créativité, c’est la Belle au bois Dormant ». En cause ? Les parts de marché qui se réduisent, le nombre de multimarques ayant tendance à fermer ; les commandes qui s’amenuisent après l’épisode Covid ; et l’absence des acheteurs asiatiques, principalement chinois, qui s’est fait cruellement ressentir lors de la Fashion Week de Paris, en septembre 2022. « Nous avons quand même reçu des acheteurs internationaux, optimise Chaco. La mode créateurs est certes en retrait, mais à la recherche des moyens de sa renaissance/subsistance à travers la ténacité et la résilience ».

Présence en department stores, pop-ups, collections capsules, partenariats…

« La réalité a plusieurs visages et chacun essaie différentes façons de survivre », ajoute le responsable du showroom Romeo. Ainsi, bien que le Brexit freine le marché au Royaume-Uni, les acheteurs britanniques, comme ceux de la boutique Browns, sont quand même venus visiter le showroom Romeo. Quant à Selfridges, le departement store continue d’investir sur la mode créateurs, sans doute pour pouvoir proposer une offre en marge de l’hégémonie rampante des magasins monomarques. Une réalité palpable, le jour du reportage, avec la présence du créateur péruvien, Esaú Yori (en photo), tellement fier et heureux de recevoir la deuxième visite de Selfridges.

À l’inverse, le Galleria Shopping Mall de Gangnam (Séoul, Corée du Sud) a arrêté tous les créateurs pour ne conserver que les marques de luxe. Résistance oblige, le marché des upcoming designers s’est aujourd’hui déplacé vers le quartier Seongsu-dong. Les pop-ups stores, les capsules et les partenariats sont d’autres leviers de visibilité, et donc de business, pour la mode créateurs.

Et Internet ? « Internet a changé la donne car autrefois les multimarques pouvaient négocier des exclusivités territoriales et donc valoriser leur sélection, explique Chaco. Désormais, la mode est redevenue a small little village again ». Ainsi, Chenpeng, marque de mode unisexe spécialisée dans les vêtements d'extérieur finaliste du prix LVMH 2022 que le showroom représente, a fait une capsule exclusive avec le site Ssense. L’avenir appartient à ceux qui ont des idées, un pléonasme quand on parle de mode créateurs.

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