Sébastien Tanghe : « DHL veut faire rayonner la mode française à l’international »
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Présente dans plus de 200 pays, l'entreprise DHL fait partie des leaders internationaux du transport de colis et courriers. Consciente de sa position stratégique notamment dans la mode, la filiale française de l’entreprise, a lancé en 2021 le concours Prix DHL Talent Mode International. En collaboration avec la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin, l’entreprise veut mettre en avant des jeunes marques françaises et surtout les accompagner dans leur développement à l’international. Après 71 Bis, grand vainqueur de la première édition, un appel à candidature a été lancé depuis le 2 septembre et jusqu’au 2 novembre pour trouver le second lauréat du concours. Sébastien Tanghe, VP Marketing, Pricing & Communication de DHL Express France se confie sur le concours et ses ambitions.
Pourquoi avoir lancé un concours dédié aux marques de mode françaises ?
Nous avons une grande histoire d’amour avec la mode depuis plusieurs décennies. Nous collaborons avec de très grands clients et aussi des plus petits clients dans ce secteur depuis très longtemps. L’objectif est d’accompagner la mode française dans son développement à l’international. Au-delà des très grandes marques de luxe que nous connaissons tous, nous réalisons qu'il y a vraiment une grande opportunité pour de jeunes créateurs et des entreprises qui sont moins visibles. Dans ce projet, nous nous sommes associés avec la Fédération Française de prêt-à-porter féminin. Nous sommes experts du transport international et la Fédération réunit des experts de la mode. Ce partenariat entre deux experts, chacun avec sa spécificité, permet de combiner nos efforts pour arriver à un projet plus pertinent, pour le secteur de la mode en général et pour ces jeunes créateurs en particulier.
En parlant de jeunes créateurs justement, la première édition a été remportée 71 bis, une marque de mode française spécialisée dans le prêt-à-porter/prêt à dormir. Comment est-ce que vous collaborez jusqu’à présent avec la marque ?
C’est une jeune entreprise fondée par deux créatrices très dynamiques, passionnantes et pleines d’enthousiasme. C’est une marque jeune qui a cette volonté de se développer à l’international notamment au Japon. Elles correspondent parfaitement à la dynamique que nous voulons mettre en avant avec ce concours. Les créatrices ont reçu dix mille euros de coupons de transport gratuits. Plusieurs de nos experts au sein de DHL France sont allés les voir à Cognac, où elles sont basées. Ils les ont accompagnés dans l’amélioration de leur site internet. L’objectif est de le rendre plus pertinent : voir comment il peut être amélioré, comment toucher leur cible japonaise, quelles sont les contraintes au niveau douanier pour aller au Japon, comment s’organiser pour les retours, etc. DHL est présent dans 200 pays à travers le monde, nous avons cette expertise des différents marchés que nous pouvons partager avec nos clients et que nous avons partagé à 71 Bis pour améliorer le développement à l’international de la marque.
Nos conseils concernent donc le transport, qui n’est pas leur cœur de métier. La plupart des entreprises de mode n’ont pas cette expertise-là. La Fédération leur offre un coaching pour se développer au niveau de la stratégie. C’est un concours vraiment bénéfique pour une jeune marque, avoir ces deux partenaires, la Fédération française et DHL qui les accompagnent pour justement se développer de manière générale et à l’international en particulier.
Le 2 septembre dernier, vous avez lancé un appel à candidatures pour la deuxième édition, quels sont vos critères de sélection ?
Il faut avant tout que ce soit des marques déjà existantes et surtout qu’elles soient françaises. Ensuite, ces entreprises doivent avoir un potentiel de développement à l’international à court terme ou déjà présent. Elles doivent avoir une volonté de s’exporter et pas de vendre uniquement localement. Le troisième critère, c’est la démarche éthique et responsable. Ces marques doivent être sensibles au développement durable et à la RSE en particulier.
Quelles sont les étapes suivantes ?
Après la fermeture de l’appel à candidature, le 2 novembre prochain, nous allons sélectionner cinq marques. Celles-ci devront nous présenter, à travers une petite vidéo, leurs objectifs et leurs engagements. Ensuite, il y aura une deuxième réunion avec le jury pour déterminer qui sera le grand gagnant parmi ces cinq finalistes.
La date de la finale n’a pas encore été fixée avec la Fédération. L’année dernière, l'événement a eu lieu début décembre donc cela se fera certainement au même moment cette année.
Vous avez parlé de l’expertise de DHL et de sa connaissance des marchés internationaux. Quelles différences observez-vous entre les différents continents ?
Les contraintes douanières sont différentes d’un pays à l’autre, ce qui rend le marché du transport un peu complexe. Même si nous ne maîtrisons pas l’évolution de ces contraintes, nous avons cette connaissance du marché qui nous permet d’anticiper. C’est aussi cette expertise que nous partageons avec nos clients, nos candidats et les entreprises que nous accompagnons. Il y a des pays qui sont plus compliqués que d’autres, au niveau de la douane. Nous pouvons dire que les pays de l’Union Européenne sont plus simples. La Russie par exemple, était un pays compliqué, à l’époque où nous exportions là-bas. Les États-Unis, l’un de nos plus grands pays d’exportations au sein de DHL, ont des règles complexes. Cela nécessite une réelle expertise et une véritable compréhension du marché local.
En matière de transport de marchandises, quelle est la particularité de la mode ?
Il y a des besoins spécifiques dans la mode, qu’on ne rencontre pas forcément dans d’autres activités. Dans le secteur de la mode, les clients ont besoin de fiabilité et de rapidité. Il y a un besoin de fiabilité lorsqu’on envoie un prototype ou des échantillons. L’objectif est que le colis arrive rapidement et dans de bonnes conditions chez le destinataire. Il y a aussi des besoins spécifiques avec les jeunes créateurs. Ce sont des personnes qui maîtrisent le processus de création et moins la partie logistique. Il s’agit généralement de petites entreprises qui n’ont pas de département de transports, d’expertise de transport et de douane. Le développement durable et les engagements RSE sont aussi des sujets importants dans la mode. C’est un besoin qui concernent tous les secteurs mais celui de la mode a une longueur d’avance par rapport aux autres industries.