Savoir Faire Ensemble prend du poids
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L’initiative lancée en mars 2020 pour répondre dans l’urgence à la pénurie de masques et de surblouses dans le contexte de la crise sanitaire a bien grandi. Pour mémoire, la filière textile française a contribué à fabriquer plus de 180 millions de masques et 15 millions de surblouses lavables via Savoir Faire Ensemble (SFE) depuis le début de la crise sanitaire.
Aujourd’hui constituée en association présidée par Guillaume Gibault, le fondateur et PDG du Slip Français, SFE est devenu le plus grand groupement de l’industrie textile et mode avec environ 180 membres. Il propose un service de mise en relation entre donneurs d’ordre et fournisseurs de l’industrie textile et mode, un service de pilotage et de coordination de projets communs et label garantissant traçabilité, qualité et durabilité. Aujourd’hui ainsi structurée pour pouvoir travailler de façon organisée et centralisée, l’association vient de répondre à une commande importante de l’Etat français pour des marques lavables « nouvelle génération ».
Ce masque de type « grand public » de catégorie 1 résiste à 50 cycles de lavages, et est composé de matériaux certifiés Oeko¬tex 100, pour un engagement sociétal fort : la matière, la confection et les étiquettes sont Made in France, son impact environnemental réduit grâce à ses 50 réutilisations et sa fabrication en circuit¬ court. Il sera destiné en premier lieu aux Ehpad et aux publics les plus démunis.
Guillaume Gibault explique à FashionUnited : « Les pouvoirs publics ne souhaitent pas communiquer sur le nombre de masques commandés. Il s’agit toutefois d’un montant très important qui gonfle les carnets de commandes de 35 entreprises pour près de 1800 salariés. C’est tout l’intérêt de nous être structurés en une seule entité, pour devenir un partenaire, un sous-traitant global et efficace, avec une taille critique suffisante. Les donneurs d’ordres qui souhaitent faire fabriquer leurs masques en France n’ont désormais plus à faire à un marché éparpillé. C’est un très bel exemple de savoir¬faire local, utile et écologique ».
L’association a mis en place une double action pour coordonner les entreprises françaises. Elle a d’abord mené entre les deux confinements une opération d’inventaire pour faire le point sur les stocks disponibles (environ 40 millions de masques) afin de les proposer à l’acheteur public. Des stocks aujourd’hui écoulés, selon Guillaume Gibault, notamment auprès des entreprises françaises. Puis elle a mis au point ce nouveau modèle de masque, pouvant être fabriqué en grandes séries par le plus grand nombre d’entreprises française, a été mis au point. Permettant à SFE, aux noms de ses adhérents, de se promouvoir comme opérateur et partenaire de l’Etat. D’autres projets collaboratifs seront mis en place. L’association, forte de sa valeur ajoutée « durable » et made in France » souhaite notamment aller vers d’autres produits et d’autres types de marchés (comme des appels d’offre public et la distribution), et ainsi renforcer la dynamique de relocalisation au cœur de sa mission.
Crédit: Guillaume Gibault