Salut Beauté lève 420 000 euros : ses fondatrices racontent un parcours compliqué
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Salut Beauté, la DNVB lancée par Mathilde Gindre et Sarah Nimir en 2019, passe à la vitesse supérieure et lève 420 000 euros pour accélérer sa croissance.
Marque de prêt-à-porter haut de gamme et féminin, Salut Beauté a su se faire remarquer dans le paysage pourtant ultra-concurrentiel de la mode. Ses pièces de tailoring, parfois teintées de style rétro, ses matières upcyclées, son vocabulaire direct, drôle et axé autour de l'empowerment féminin ont séduit la chanteuse Angèle mais surtout les consommatrices et plusieurs grands retailers comme la Samaritaine et les Galeries Lafayette.
La levée de fonds permettra à la marque française de structurer son offre et de retravailler le site – lequel représente aujourd’hui une grande majorité de ses ventes. « Ainsi nous pourrons réaliser un élargissement de notre gamme de produits et développer la partie internationale », expliquent les fondatrices dans un communiqué.
Lever des fonds lorsqu’on est une femme
Bien que convaincante, Salut Beauté n’a toutefois pas échappé à une difficulté en particulier : celle de vouloir bâtir un business dans la mode lorsque l’on est une femme. Mathilde Gindre et Sarah Nimir profitent ainsi de cette opération pour attirer l’attention sur le problème et déclarent : « lever des fonds lorsqu’on est deux femmes jeunes, c’est pas évident, mais dans la mode, c’est un vrai challenge ».
Elles racontent : « Il y a même un fonds 100 pour cent féminin qui n’a pas souhaité investir chez nous car il souhaitait concentrer ses participations dans des “entreprises créées par des femmes où on n’attend pas les femmes”. Double peine lorsqu’on sait que les hauts postes dans la mode sont en grande majorité détenus par des hommes ».
Bien que la marque indique avoir convaincu plusieurs entrepreneurs comme Nicolas Santi-Weil, directeur général d'Ami Paris, elle précise que sur l’ensemble des investisseurs ayant suivi Salut Beauté sur ce tour, la moitié sont des investisseuses. Parmi elles, la marque cite : Julia Bijaoui, la co-fondatrice de Frichti et Melody Madar, co-fondatrice du média Les Eclaireuses et Chantal Baudron, entrepreneur et business angel.
Les fondatrices s’indignent par ailleurs du fait que la valeur et l’impact d’entreprises dans le secteur mode soit minimisé alors que ces sociétés génèrent un chiffre d'affaires total de 150 milliards d'euros par an (chiffres communiqués par la marque). « En gros, de nos jours, si tu n’as pas créé une fintech ou un SaaS, on te dit que tu n’es pas innovant », regrettent-elles. Elles ajoutent : « On a tenu bon, même si beaucoup de gens ont tenté de nous décourager. »