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Richemont lesté par une chute des ventes de montres en Asie au premier semestre

Par AFP

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Richemont HQ en Suisse. Credits: Richemont

Zurich - Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire de la maison Cartier, reste très prudent sur la demande en Chine après une forte chute des ventes de montres durant son premier semestre décalé, qui fait trébucher l'action en Bourse.

Si le groupe genevois réalise la plus grande partie de son chiffre d'affaires dans la joaillerie, les ventes de sa division horlogère ont plongé de 17% durant les six premiers mois de son exercice, qui court d'avril à septembre.

Le secteur de l'horlogerie fait face "particulièrement en Chine à un ralentissement de ses ventes qui affecte l'ensemble des acteurs avec toutefois une meilleure tenue notable du segment haut de gamme", a déclaré son président, le milliardaire Sud-africain Johann Rupert, dans un communiqué.

Les ventes "solides" en dehors de l'Asie ont permis de compenser la faiblesse de la demande en Chine, "qui prendra du temps à revenir à la normale", selon lui.

Richemont a fait état d'une baisse de 1% de son chiffre d'affaires au premier semestre, à près de 10,1 milliards d'euros, les ventes dans la joaillerie, en hausse de 2%, ayant aidé à amortir le repli de l'horlogerie. Ses activités dans la mode et accessoires (Chloé, Alaïa, Delvaux et Montblanc) ont, elles, progressé de 4% par rapport à la même période un an plus tôt.

Toutes activités confondues, les ventes hors effets de changes ont décliné de 18% en Asie mais grimpé de 5% en Europe, 11% sur le continent américain ainsi qu'au Moyen-Orient et en Afrique et 42% au Japon, qui est comptabilisé séparément du reste de l'Asie. Ses ventes ont dégringolé de 27% en Chine, Hong-Kong et Macao.

Dépréciations d'actifs

Son bénéfice net été divisé par trois, à 457 millions d'euros, en raison de dépréciations d'actifs de 1,2 milliard d'euros, liées à ses plateformes de ventes en ligne Yoox-Net-A-Porter. Début octobre, Richemont a scellé un accord avec l'allemand Mytheresa pour lui vendre ce pan d'activités en échange d'une participation de 33%.

Son bénéfice pour les activités conservées s'est toutefois inscrit en-deçà des attentes, en baisse de 20%, à 1,7 milliard d'euros. Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à plus de 1,8 milliard d'euros.

A 12H30 GMT, l'action perdait 4,34% à 122,20 francs suisses, alors que le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, cédait 0,83%.

Dans un commentaire boursier, les analystes de Jefferies relèvent néanmoins "la remarquable résilience" de la joaillerie dans ce "contexte très dur".

Chômage partiel pas exclu

"Il y a un ralentissement en Chine auquel nous sommes confrontés comme tous nos concurrents", a déclaré le nouveau directeur général, le Français Nicolas Bos, lors d'une conférence téléphonique.

Mi-octobre, le français LVMH, le numéro un mondial du secteur, avait dévoilé une baisse de 4,4% de ses ventes au troisième trimestre, son concurrent français Kering enregistrant, lui, un recul de 15%.

"Nous n'avons aucune idée de combien de temps cela va durer, ni si le point bas a été atteint ou pas", a ajouté M. Bos, le groupe ayant donc "depuis quelques mois déjà" commencé à adapter la production pour que les stocks correspondent "à la demande réelle du marché".

Il n'exclut pas de devoir recourir à des mesures de chômage partiel. "Nous avons déjà utilisé des réductions d'heures de travail par le passé et verrons comment nous les utiliseront à l'avenir", a-t-il indiqué, l'objectif restant de préserver les compétences dans ce secteur où il faut entre "6 et 15 ans" pour former un horloger de haut niveau.

Interrogé sur d'éventuelles hausses des droits de douanes aux Etats-Unis, le directeur financier, Burkhart Grund, a pour sa part expliqué que le groupe "surveille la situation", mais ne peut pas faire davantage de commentaires, les choses "n'étant pas claires" pour l'instant.

Les milieux économiques s'inquiètent d'une hausse des droits de douanes sur les produits importés aux Etats-Unis, régulièrement évoquée par Donald Trump durant sa campagne électorale.(AFP)

Le texte de cet article a été mis à jour après sa publication avec les dernières informations de l'AFP.

Richemont