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Reconfinement : comment continuer à acheter des vêtements dans les supermarchés et les magasins ?

Par Herve Dewintre

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Ils font partie des biens « non essentiels » au même titre que les livres, les jouets, les fleurs, l’électroménager, les meubles, les bijoux, et le maquillage. A partir de ce mardi 3 novembre, les rayons des grandes surfaces et des supermarchés proposant des vêtements seront inaccessibles aux clients, même si une tolérance vient d’être accordée jusqu’à mercredi. Cette interdiction, comme l’a indiqué Jean Castex lors de son allocution télévisé de dimanche soir, a pour objectif de rétablir l’équité entre les hypermarchés et les commerces contraints de fermer depuis le début du reconfinement.

Le seul gagnant de cette équation reste bien évidemment le e-commerce. Notamment les grands acteurs de la vente en ligne au premier rang duquel figurent Amazon. Ces grands acteurs profitent en toute logique de la place libre pour mettre en avant leurs services auprès des consommateurs mais aussi des commerçants : Ebay propose par exemple l’ouverture d’une boutique en ligne sans faire payer de commissions pendant trois mois ni d’abonnements pendant douze mois. Rakuten propose de son coté de réduire côté les commissions à 5 pour cent sur les catégories de biens touchés par les fermetures de magasin.

Pas de quoi sauver les commerces indépendants traditionnellement peu expérimentés dans le-commerce malgré les initiatives émanant de municipalités : Nantes Métropole a ainsi débloqué 200 000 euros pour soutenir une plateforme de e-commerce local tandis que la ville d’Eure-et-Loir a mis en place un site « Ma Ville Mon Shopping » pour regrouper les biens proposés à la vente par les commerçants de centre-ville. Pour aider financièrement les commerçants à se digitaliser, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a prévu de débloquer 100 millions d’euros. Des précisions sur ce plan seront communiquées cette semaine.

Opposer les petits commerçants et les géants du e-commerce, ou les rapprocher ?

En attendant que la situation s’améliore rapidement (Michel Fournier, premier vice-président de l’Association des maires ruraux prévient que la situation est explosive) et que les petits commerces physiques apprennent à trouver des débouchés satisfaisants via le e-commerce, il reste une solution hydride qui consiste à inciter les clients à venir chercher physiquement leurs produits devant l’établissement après avoir passé commande, soit via le site internet, soit par mail ou par téléphone. Attention cependant : il n’est pas possible de venir physiquement acheter un produit devant une boutique ou un supermarché sans avoir passé commande au préalable.

Là encore, les géants du e-commerce invitent les petits commerçants à s’adosser à leur expertise et leur puissance de frappe : Cdiscount a ainsi mis en place une équipe de 10 personnes pour inciter les commerçants à s’inscrire sur son programme de click and collect : un dispositif d’urgence, prévu pour six mois et entièrement gratuit pour lequel l’enseigne ne percevra aucune rémunération. Pour les commerçants qui vendront leurs articles en livraison, la commission prélevée par le site sera divisée par deux : soit 6 pour 100 au lieu de 12 pour 100. Tous les secteurs d’activité sont concernés. « Les commerçants bénéficieront des 22 millions de visiteurs uniques sur notre site chaque mois » indique l’enseigne qui promet également que la création d’un compte prend dix minutes. Dans l’heure, la boutique en ligne du commerçant est accessible pour les internautes. Une fois une vente réalisée via Cdiscount, la commande est transmise au commerçant. Ce dernier la prépare et la donne au client qui passera la chercher à sa boutique.

Cette aide à la digitalisation des petits commerces de la part des géants du e-commerce n’est évidemment pas entièrement désintéressée : elle consiste au contraire une occasion en or de recruter de nouveaux fournisseurs d’autant plus corvéables qu’ils sont aux abois. Elle constitue également pour ces marketplaces une occasion d’augmenter les catégories, les gammes et les nombres de produits proposés à la vente sur leur plateforme tout en augmentant le trafic visiteur. Les petits commerçants vont donc devoir rapidement se poser cette question: faut-il se digitaliser en solitaire? Ou faut-il s’adosser à un géant du net ? Les réponses sont tranchées : « N’achetez pas sur Amazon » clament en substance ministres et élus tandis que Emmanuel Grenier, PDG de Cdiscount supplie lors d’une interview à Ouest-France, de ne pas opposer petits commerces et plateformes de e-commerce. « Pendant le premier confinement, nous avons aidé au développement économique de TPE. Comme NatalBaby à Angers qui s’est lancé sur notre plateforme et a enregistré plus de 50 pour cent de ventes ». Un argument convaincant.

Credit photo: Pexels

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