Rachat d’actions : le groupe LVMH est-il dans le viseur du président Macron ?
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Dans son allocution télévisée du 22 mars 2023, destinée à répondre aux questions des journalistes sur la réforme de retraites, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la redistribution des richesses en visant les rachats d’actions. Mais qui chargeait-il ?
« Dans cette colère, qu’est-ce qui s’est exprimé ? D’abord un sentiment d’injustice… indique le président Macron aux deux journalistes, en direct du Palais de l’Élysée. Quand on voit des grandes entreprises qu’on a aidées, et on continuera de le faire pour l’entreprenariat, qui font des revenus exceptionnels et qui en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions, là je vais demander au gouvernement de pouvoir travailler à une contribution exceptionnelle. Pour que cet argent, quand il y a des profits exceptionnels, que leurs travailleurs puissent en profiter. Il faut qu’ils distribuent d’avantage à leurs salariés et il faut qu’il y ait une contribution à cet effort du moment ».
D’après notre confrère La Tribune, c’est le groupe pétrolier TotalEnergies qui était clairement visé (sans être cité). Mais plusieurs entreprises du CAC 40 ont annoncé des programmes importants pour 2023, après des montants records en 2021 et 2022. L’une d’entre elles est le groupe de luxe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, un proche du président de la République.
Le rachat d’actions : une stratégie revendiquée par LVMH
Le groupe de luxe a récemment communiqué sur le fait qu’il rachetait ses actions à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Les actions rachetées par le groupe LVMH sont destinées à être annulées. Concrètement, en réduisant le nombre d'actions, l'opération d'annulation conforte la part des actionnaires en place.
Ce, à l’inverse d’un groupe comme Hermès qui, à la suite d'une augmentation des ventes de près de 30 pour cent, soit 11,4 milliards en 2022, a annoncé, le 17 février 2023, le versement à l'ensemble de ses collaborateurs à travers le monde d'une prime de 4 000 euros.
À noter que, mercredi 22 février 2023, syndicats et patronat ont signé un accord qui prévoit de généraliser des dispositifs tel que l'intéressement, la participation ou le versement d'une « prime défiscalisée » aux salarié(e)s, à toutes les entreprises de plus de onze employés. Cette obligation entrera en vigueur au 1er janvier 2025.