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Quels industriels ont collaboré avec les finalistes du Festival de Hyères 2023 ?

Par Florence Julienne

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Business|En Images
Crédits: Première Vision

Emmetex, Riopele, Ateliers Grandis, Desserto, Lineaesse Tessuti, etc. Sans le soutien appuyé des fabricants et industriels du textile, notamment ceux rencontrés par le biais du partenariat avec le salon Première Vision, les finalistes du Festival de Hyères n’auraient sans doute pas la possibilité de régaler les festivaliers, amateurs ou professionnels de la mode. Coup de projecteur sur les travailleurs de l’ombre, sans lesquels il n’y aurait pas de création possible.

Tiago Bessa a travaillé avec les Soieries Cheval (Saint-Symphorien-d'Ozon, dans le Rhône) et Riopele, qui lui a fourni le polyester recyclé d’où est extraite cette tenue rouge (en photo). Originaires de la même ville, Pousada de Saramagos (Portugal), ils avaient déjà uni leurs efforts pour sa collection de fin d’études. Riopele lui a confié quinze mètres de tissu et lui a dit que c’était « open doors » pour la suite (propos recueillis pas FashionUnited).

Tiago Bessa Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Comme indiqué dans le reportage sur le Festival de Hyères 2023, Beppetex a fourni dix mètres de tissu au triple lauréat Igor Dieryck. L’entreprise Label & Things, a prototypé ses casquettes, ceintures et sa métallerie. Quant à Petra Fagerstrom, prix de la collection écoresponsable Mercedes Benz et l’Atelier des Matières, elle a collaboré avec les établissements Bodin-Joyeux, pour la réalisation d’un pantalon en agneau plongé, spécialité de cette mégisserie.

Igor Dieryck Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures
Petra Fagerstrom Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

La maroquinerie de luxe L’Atelier Verneuil-en-Halatte (Oise) a réalisé des boutons rectangulaires noirs, pour matcher avec l’univers sombre et poétique du Coréen Bo Kwon Min. Ce dernier a également coopéré avec l’Alliance du lin et du chanvre européens. Le tisseur espagnol Folgarolas a développé une robe multicouche, comme feuilletée, avec finition brûlée. L’Italien Lineaesse Tessuti a déchiqueté un lin enduit bitumineux, comme un symbole des côtés sombres des grandes villes. Les tenues n’ont pas défilé.

Bo Kwon Min Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Norman Mabire-Larguier a réalisé les moulages de ses modèles qu’il a ensuite confiés aux Ateliers Grandis, artisans fabricants de vêtements de luxe (Saint-Pair-sur-Mer, Normandie). Il souhaitait ajouter une touche de couleurs à sa collection entièrement noire. La toscane Emmetex (accessoires, étiquettes, etc.) lui a réalisé une griffe rose fushia avec l’inscription de son nom, apposée sur tous ses accessoires.

Norman Mabire-Larguier Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Jung Eun Lee a travaillé avec Desserto (Mexique) sur une matière dont l’extérieur est composé à 100 % de cactus et l’intérieur en polyester recyclé (soit 10 % de recyclé). Avant de s’engager avec Desserto, elle s’est assurée que les fermes de cactus étaient bien gérées. Cette Coréenne préfère intégrer un processus encore imparfait, plutôt que d’utiliser des cuirs qui ne sont pas des premiers choix, ont été abîmés (piqûres de moustiques, barbelés, etc.) et subissent des transformations chimiques pour donner l’impression d’un beau fini : plastifications, teintures, couches de métal, etc.

Jung Eun Lee Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Sans matières premières, façonnages et savoir-faire, pas de création, pas de festival. Il est temps de faire la lumière sur ceux sans lesquels tout cela ne serait pas possible

Emmetex a réalisé le pendentif « no pain no glamour » de Leevi Ikäheimo. Ce créateur finlandais aurait aimé coopérer avec l’Alliance du lin et du chanvre européens, mais il aurait fallu, selon son propre témoignage recueilli par FashionUnited, développer des procédés complexes pour adhérer à son imaginaire créatif.

Leevi Ikäheimo Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Fengyuan Dai a utilisé les lainages de Fox Brothers (Wellington, Angleterre) une entreprise qui date de 1772, pour réaliser une veste et avec Safilin pour un pull en lin. Les deux pièces n’ont pas défilé. L’idée ? Expérimenter des pièces plus commerciales pour développer son prêt-à-porter.

Fengyuan Dai Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Alec Rhys Bizby a collaboré avec Emmetex qui a réalisé sa griffe, une pièce en cuir sur lequel le créateur londonien a écrit son nom. Son travail est avant tout une recherche sur le recycling, le must étant ce top confectionné avec des filtres de pipes, datant de l’époque victorienne (fin du XIXe siècle), pêchés quand la Tamise est basse.

Alec Rhys Bizby Crédits: © Arnel de la Gente / Catwalkpictures

Pour sa collection inspirée des hippies pirates, Marc Sanz Pey souhaitait des boutons à l’image de pièces de monnaie frappées, tel un trésor. Il a envoyé ses dessins à Emmetex. Cette coopération réussie lui a néanmoins permis de se confronter aux limites d’un projet créatif.

© Arnel de la Gente / Catwalkpictures Crédits: Marc Sanz Pey
Festival de Hyères
Première Vision