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Pentagramme, Bible et gouttes de sang : la basket satanique de Lil Nas X fait scandale aux Etats-Unis

Par Herve Dewintre

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Business

Le jeune chanteur Montero Lamar Hill, plus connu sous son nom de scène LiL Nas X, sait créer l’évènement. Et même l’émotion. L’interprète du tube planétaire Old Town Road, certifié 14 fois disque de platine en janvier 2021, s’est offert une jolie campagne de publicité en initiant volontairement une polémique aux Etats-Unis. L’objet du délit : une paire de chaussures de sport en série limitée à 666 exemplaires. Le chiffre n’est pas choisi au hasard puisque ce produit, commercialisé en partenariat avec l’énigmatique société new-yorkaise MSCHF, se nomme « Satan Shoes ».

Ce nom évocateur désigne une basket noire couronnée d’un pentagramme en bronze – cette étoile inversée à cinq branches souvent considérée comme un symbole sataniste -, ornée de filets rouges, et arborant l’inscription Luke 10 :18 qui fait référence sans ambiguïté au verset de l’Évangile selon Saint Luc (« Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair »). La mise en vente a débuté ce lundi 29 mars, parallèlement à la sortie du nouveau single de la star, Montero (Call Me by Your Name) dans le clip duquel le jeune homme de 21, effectue une danse lascive sur les cuisses du démon.

Sur satan.shoes, un site de vente dédié édité par MSCHF, l’imagerie mise en œuvre est raccord avec le produit : dominante rouge et noire, typographie sanguinolente, imageries médiévales, cranes, corps nus et décharnés, serpents. D’apres MSCHF qui l’a affirmé au New York Times, le liquide rouge qui flotte dans les semelles serait du vrai sang appartenant à six employés de la société.

En résumé, une opération marketing, destinée à faire le buzz, finement rodée qui a, comme de bien entendu, attisé la colère du plusieurs figures éminentes du Parti Républicain choquées de ce lancement initié à la veille de Pâques. Plus inattendu, Nike est monté au créneau. MSCHF a en effet reproduit sans autorisation les lignes et la coupe du modèle Air Max 97 fabriqué par l’équipementier qui s’est aussitôt fendu d’un communiqué : « Les Satan Shoes ont été produites sans l’accord de Nike ou son autorisation. Nike n’est en aucun cas associé à ce projet. » Le groupe souligne que le modèle est source de confusion et que des appels au boycott de Nike ont déjà été lancés.

Qui se cache derrière MSCHF ?

Composée de 10 employés, MSCHF est une société mystérieuse : son CEO Gabriel Whaley lui-même avoue que les produits de sa société se définissent difficilement. L’activité repose sur le lancement de produits insolites, volontiers absurdes ou cyniques, forcement viraux (comme par exemple des « birkinstocks », des birkenstocks réalisées avec des chutes de sacs Hermès détruits, ou encore une bombe de bain en forme de grille-pains ou un compte d’influenceur décédé à un million de followers) avec une galaxie de mini-sites marchands dédiés, le tout entouré de militantisme sous-jacent : « Nous ne sommes pas ici pour rendre le monde meilleur mais pour mettre en lumière tout ce qui ne va pas. » La société nihiliste n’a assurément pas froid aux yeux. En 2019, elle avait lancé la basket Jesus dont l’intégralité des exemplaires a été vendu en quelques minutes. Là encore, cette basket était une Air Max 97 blanche, prétendument remplie d’eau bénite. La prochaine extravagance de la société fera son apparition le 12 avril prochain. Le trollage : nouveau levier de croissance et pilier des business plan ?

Crédit photos : https://mschf.xyz + facebook MSCHF

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